Le difficile art de la prévision -

chronique sur le vifDans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a fortement révisé à la baisse par rapport à mars ? de 1 million de barils par jour (mbj) ? sa prévision de la demande mondiale de pétrole en 2009. Elle table désormais, au total, sur 83,4 mbj, soit 2,4 mbj (ou 4,9 %) de moins par rapport à 2008. Cette forte révision, explique l'agence, est due à la contraction de l'activité dans les pays de l'OCDE, avec une baisse du PIB de 3,9 %. Avant la publication du rapport, les experts pétroliers de Barclays Capital soulignaient déjà le fort écart entre leurs prévisions et celles de mars de l'AIE. S'ils s'accordaient sur le recul de la demande ? 1,25 mbj pour l'AIE et 1,39 mbj pour Barclays ?, ces estimations se basaient sur des évaluations du PIB mondial pour 2009 différentes : + 0,5 % pour l'AIE et ? 1,7 % pour Barclays. Dans son rapport d'avril de l'AIE, ce PIB recule de 1,4 %. Pour Barclays, cela pose certains problèmes. D'abord, le consensus sur le niveau de récession de l'économie mondiale en 2009 est loin d'être établi, ensuite, les écarts des projections de l'AIE avec celles de leur banque sont trop importants, enfin, la publication des projections de l'AIE a un impact. Ce n'est pas la première fois que l'agence est critiquée. En 2004, elle avait complètement sous-estimé la demande d'or noir tirée par la Chine et les Etats-Unis qui avait poussé les cours du baril à la hausse. « L'AIE n'est pas fiable pour évaluer les modifications d'offre et de demande. Lorsque la demande repartira, elle mettra du temps à le signaler », ironise Olivier Jakob de Petromatrix. L'AIE, qui conseille les pays de l'OCDE sur leur politique énergétique, est une grosse machine, qui peine à réagir rapidement aux brusques changements économiques. Le problème est qu'elle distord ainsi l'information envoyée au public. En surévaluant la baisse de la demande, elle risque de dissuader certains projets pétroliers, qui manqueront à l'appel lorsque l'économie mondiale redémarrera. Et l'or noir se remettra à flamber. nL'AIE, qui conseille les pays de l'OCDE sur leur politique énergétique, est une grosse machine, qui peine à réagir rapidement aux brusques changements économiques.Par Robert Jules, journaliste à « La Tribune »
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