Les vins et les spiritueux, un secteur prétendument défensif -

Certaines croyances ont la vie dure. Comme celle qui veut que les fabricants de spiritueux appartiennent à la catégorie des valeurs défensives, c'est-à-dire peu sensibles à l'évolution de l'économie. Si le français Rémy Cointreauintreau, qui publie son chiffre d'affaires annuel demain, Pernod-Ricard ou bien encore le britannique Diageo sont réputés défensifs, c'est parce que les analystes ? et les médias ? les rangent dans la famille de l'agroalimentaire. Or, de par la nature même de ses produits, un Rémy Cointreauintreau a davantage à voir avec un LVMH qu'avec un Danone. Les producteurs de spiritueux eux-mêmes revendiquent leur appartenance au luxe. Surtout depuis qu'ils se sont engagés dans une stratégie de « premiumisation », qui consiste à monter en gamme afin de dégager des marges plus élevées.Si les analystes persistent à voir en Rémy Cointreauintreau une valeur défensive, ils risquent d'être déçus par le chiffre d'affaires de l'exercice 2008-2009 (clos fin mars). Les revenus devraient accuser une baisse de 3,2 %, estime UBS. Le bureau d'analyse évalue à 10,6 % la chute des ventes sur le seul quatrième trimestre. Dans la même veine, Pernod avait lancé une alerte sur ses résultats annuels, la semaine dernière. Rémy Cointreauintreau et Diageo en avaient fait autant en tout début d'année. Car, contrairement à Danone, Rémy Cointreauintreau et ses concurrents ne commercialisent pas des biens de première nécessité, bon marché. Le cognac et le champagne de Rémy Cointreauintreau, la vodka Absolut de Pernod, le whisky Johnnie Walker de Diageo relèvent des dépenses discrétionnaires, sur lesquelles les consommateurs mettent un frein en cette période de crise économique.note abaisséeLe secteur est d'autant moins défensif que ces groupes sont lourdement endettés. Au point que Pernod prépare une augmentation de capital d'1 milliard d'euros. De son côté, Diageo a interrompu ses rachats d'actions afin de préserver sa trésorerie. Enfin, Standard and Poor's pourrait abaisser la note de solvabilité de Rémy Cointreauintreau, avait prévenu l'agence d'évaluation financière, lors du « profit warning » du 22 janvier. Le secteur n'a plus rien de défensif en Bourse : depuis janvier, Rémy Cointreauintreau dévisse de 34 %, Pernod et Diageo plongent de 20 %, alors que l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 perd 7,5 % seulement.
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