L'Élysée mise sur les états généraux pour calmer l'outre-mer -

La promesse en avait été faite en février par le président de la République en pleine crise sociale aux Antilles. Les états généraux de l'outre-mer, censés mettre à plat tous les problèmes dont souffrent la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane, s'ouvrent donc aujourd'hui pour un mois dans chaque DOM. Au programme : dialogue social, éducation, formation professionnelle, coût de la vie, développement des productions locales?Les ultramarins installés en métropole pourront participer à des états généraux organisés spécialement pour eux à compter du 22 avril. Après une interruption de quelques jours début juin pour cause d'élections européennes, ils reprendront partout pour s'achever fin juin. Début juillet, un Comité interministériel de l'outre-mer, présidé par Nicolas Sarkozy, doit tirer les enseignements de ces consultations et arrêter une première série de décisions politiques. D'ici là, le chef de l'État doit se rendre en Guadeloupe et en Martinique pour participer à ces états généraux. François Fillon, Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, et Yves Jégo, le secrétaire d'État à l'Outre-mer, sont également attendus dans les DOM. Mais, prévue pour la fin avril, la visite présidentielle a été renvoyée à une date ultérieure.Il faut dire que les états généraux ne s'ouvrent pas dans un climat particulièrement serein. Le LKP guadeloupéen d'Elie Domota, le Collectif du 5 février en Martinique, de même que le Cospar, qui regroupe l'ensemble des organisations syndicales et politiques réunionnaises, ont décidé de boycotter ces états généraux. À la Réunion justement, aucun accord n'a pu être conclu entre patronat et syndicats pour mettre fin au mécontentement. En Guadeloupe, la décision du gouvernement, annoncée vendredi dernier, de n'étendre que partiellement les accords salariaux dits « Bino » du 26 février, conformément à ce qu'espérait le Medef, n'a pas, loin s'en faut, apaisé la situation. Plusieurs entreprises, comme France Télécome;lécom ou La Poste, sont paralysées par des mouvements de grèves. L'application des accords donne lieu à des conflits dans des PME.« un Agenda tout fait »Sur le plan politique, la gauche a l'intention d'utiliser les états généraux. « On a l'impression que le gouvernement vient avec une liste toute faite, un agenda tout fait », a lancé la semaine dernière Martine Aubry pour soutenir la décision du LKP de boycotter les états généraux. Deux de ses proches, l'ancien secrétaire d'État aux DOM, Christian Paul, et son conseiller politique, François Lamy, sont chargés du dossier. n
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