Le pétrole, nouvel arbitre

chronique des marchésLe cours du baril de pétrole a mollement réagi hier à la publication de la neuvième dégradation mensuelle des prévisions de consommation mondiale d'hydrocarbures réalisées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) tout comme la veille, à l'annonce de la révision en baisse des prévisions de l'Opep. À 58,62 dollars, le baril s'éloigne certes du cap des 60 dollars franchi brièvement en début de semaine, mais il campe encore à des niveaux sensiblement plus élevés que son étiage du 12 février dernier, sous les 34 dollars. Ce prix est difficile à admettre au vu du recul de la consommation de pétrole qui devrait, avec un recul de 3 % en 2009, s'avérer supérieur à la chute enregistrée en 1981. L'agence table maintenant pour un recul affectant toute la planète, y compris ? et c'est nouveau ? pour les économies des pays en voie de développement, qui connaîtront leur premier recul depuis 1994. La bonne tenue des cours apparaît d'autant plus incongrue que les stocks sont pléthoriques, avec 62 jours de consommation pour les pays de l'OCDE. Si les prix du pétrole ne semblent plus commandés directement par l'offre, alors que les membres de l'Opep peinent à respecter la discipline des quotas décidés à la fin 2008 (le respect de ceux-ci n'était plus que de 78 % en avril contre 82 % en mars) et la demande vacillante, c'est peut-être que d'autres facteurs sont à prendre en compte. Car le pétrole n'est pas le seul élément à défier la conjoncture mondiale. Toutes les matières ont connu peu ou prou un net réveil de leurs cours depuis le début de l'année. De quoi valider la théorie telle que la régulation des marchés financiers passe aujourd'hui par les matières premières. L'appétit de la Chine ces dernières années et la clientèle captive des banques pour les prochains mois pour les emprunts d'État, assurant au Trésor américain des taux d'intérêt durablement bas, rendent nécessaire de trouver un arbitrage des marchés mondiaux avec les cours du pétrole, du cuivre ou de l'or. C.T.La bonne tenue des cours apparaît d'autant plus incongrue que les stocks sont pléthoriques, avec 62 jours de consommation pour les pays de l'OCDE.
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