La récolte 2009 s'annonce à risque sur le maïs

La saison des semis de maïs bat son plein aux États-Unis, dans la corn-belt du Midwest. Mais ces jours-ci, les pluies contrarient les projets des farmers. Les sols détrempés bloquent en effet l'accès aux champs des lourds tracteurs, qui ne peuvent semer le grain qu'après plusieurs jours de temps sec. Les semis sont donc en retard : à peine la moitié a été effectué, contre 72 % à cette date sur les cinq dernières années, selon le ministère américain de l'Agriculture (USDA). Ce qui pourrait encourager les fermiers à se reporter sur le soja, qui pousse plus vite. Or le maïs a déjà abandonné au soja 1 % de la surface qui lui était consacré en 2008. Alors que le marché a les yeux braqués sur le soja, dont la production cette année en Amérique du Sud a été faible en raison des sécheresses, des surprises pourraient donc se manifester du côté du maïs. La céréale a d'ailleurs atteint cette semaine son plus-haut sur sept mois sur Euronext, à 152,75 euros la tonne mercredi. Dans le sud de la France, qui concentre l'essentiel de la production de maïs, les semis ont également été retardés par les pluies selon FranceAgriMer. « Les marchés fonctionnent toujours avec un leader ; pour l'instant, c'est le soja, mais dès que le soja aura perdu son potentiel, le maïs devrait revenir au centre de l'attention », prévient Michel Portier, directeur général d'Agritel.Sur le marché du soja, les tensions actuelles devraient s'effacer après la récolte américaine. En revanche, sur le maïs, un déséquilibre plus structurel semble vouloir s'installer. Déjà faibles, les stocks de maïs pourraient tomber à des plus-bas historiques cette année en cas d'aléas climatiques aux États-Unis, le premier pays producteur avec 300 millions de tonnes par an. Et selon Agritel, les prévisions de l'USDA en termes de production seraient optimistes. En effet, l'administration américaine prévoit un niveau de rendement très élevé cette année, de 9,75 tonnes par hectare. Or si les rendements du maïs ont rapidement grimpé ces dernières années avec l'introduction progressive des OGM, le maïs génétiquement modifié représente déjà la grande majorité de la production américaine ; la marge de production des rendements est donc moins élevée. Un rendement réduit conduirait les stocks de maïs à chuter jusqu'à 6 % du niveau de consommation annuel, un niveau extrêmement faible historiquement. Tous ces éléments, ainsi que l'augmentation des prix du pétrole qui stimule celui de l'éthanol, devraient tirer à la hausse la céréale la plus produite au monde avec 785 millions de tonnes en 2008.
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