"Obama ne reniera pas ses promesses "

Spécialiste des affaires sociales de l'Economic Policy Institute (EPI), un think tank de Washington, Jared Bernstein est l'un des conseillers de Barack Obama. Le candidat vient de proposer des mesures de relance de 60 milliards de dollars. Bernstein engage aussi le Congrès à adopter le deuxième plan de relance fiscal sur lequel planchent les démocrates.Barack Obama peut-il changer l'Amérique ?"Yes, he can !"Et l'Amérique a désespérément besoin de changement. Pour lui, le " changement " consiste à consolider notre économie, notamment en refondant le système fiscal, devenu régressif. Au cours des deux mandats de George W. Bush, les États-Unis ont vécu pour l'essentiel une période de croissance mais la classe moyenne n'en a tiré aucunbénéfice.Dans ce contexte fiscal, Obama pourra-t-il tenir ses promesses ?Je le crois, mais peut-être pas aussi vite qu'il l'aimerait. Ne comptez pas sur lui pour reléguer ses projets au placard. Car avec la crise, le malaise de la classe moyenne, la nécessité de réformer notre système de santé ainsi que notre façon de produire et de consommer de l'énergie vont s'amplifier. La loi de sauvetage du système financier sera coûteuse mais autorisera le gouvernement à surtaxer les établissements financiers s'il essuie des pertes sur les créances rachetées. Barack Obama veut aussi achever la guerre en Irak, supprimer les subventions aux producteurs de pétrole. Cela lui donnera des marges de manoeuvre budgétaires. Compte tenu du contexte économique, le prochain président n'aura de toute façon pas pour priorité de rééquilibrer le budget fédéral ! Le Congrès et l'administration actuels devraient adopter au plus vite un deuxième plan de relancede l'ordre de 150 à 300 milliards de dollars.Barack Obama peut-il vraiment réformer le système de santé et créer 5 millions d'emplois dans les énergies vertes ?En matière de santé, si les démocrates gardent la majorité auSénat, cela peut aller assez vite et des réformes pourraient démarrer dès l'an prochain. Avec son programme, les gens satisfaits de leur couverture santé pourront la conserver. Pour les 140 millions d'Américains qui sont déjà couverts par leur entreprise, les changements seront limités. Les employeurs auront l'obligation de fournir une assurance à leurs employés ou de financer un fonds fédéral destiné à couvrir les ménages démunis. Les gens qui ne sont pas couverts pourront sélectionner une couverture privée dans une "Bourse aux assurances"supervisée par le gouvernement. Seuls les enfants devront être obligatoirement couverts. En ce qui concerne les emplois verts, il est raisonnable de croire que les 50 milliards de dollars que Barack Obama entend investir dans les énergies alternatives en dix ans produiront des emplois, même s'il est difficile d'évaluer s'il s'agira de trois, quatre ou cinq millions d'emplois. Il est tout de même incroyable que les États-Unis soient contraints d'importer leurs éoliennes du Danemark alors que notre tissu industriel est sous-employé.Obama est-il protectionniste ?Pas du tout, il se décrit comme un partisan du libre-échange. Barack Obama veut que les travailleurs aient le droit de se syndiquer aux États-Unis et à l'étranger, et que nos partenaires commerciaux respectent des règles environnementales. Il s'agit de développer le commerce, mais en s'assurant que ses bénéfices soient partagés plus équitablement.(*) Spécialiste des affaires sociales à l'Economic Policy Institute
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