La grande « négo »

Ouvert hier par le président américain, le sommet sur les marchés financiers et l'économie mondiale, qui réunit pendant 24 heures dans la capitale américaine les dirigeants des pays industrialisés et émergents du G20, auxquels se sont ajoutés les Néerlandais et les Espagnols, ne va peut-être pas accoucher d'une souris, comme l'avaient prévu beaucoup de ses détracteurs. Certes, la divergence des points de vue entre les groupes de pays ? on distingue les partisans d'une régulation plus stricte, les « libéraux », consentant à de simples corrections des règles existantes, et les émergents, qui aspirent à une plus grande participation aux décisions internationales ?ne permettra pas d'aboutir ce week-end à la refondation du capitalisme financier, comme l'avait souhaité le président français à l'origine du sommet. Mais le sentiment d'urgence, accentué par la propagation de la crise financière, a fini par rapprocher les points de vues autour des cinq principes proposés par l'Union européenne, qui doivent être repris dans le communiqué final : transparence, soumission de tous les acteurs financiers à une réglementation ou à une surveillance, accroissement du rôle du Fonds monétaire international, code de conduite traitant des rémunérations, enregistrement et réglementation des agences de notation, convergence des normes comptables et prudentielles? Outre ces principes, le communiqué final, qui devrait être publié dans l'après-midi à l'issue du sommet, devrait intégrer un « plan d'action » comprenant des mesures concrètes et un agenda. Parmi les décisions qui pourraient être annoncées, figure la création d'une structure de supervision des trente plus grandes banques du monde, selon le quotidien « Washington Post ». Outre ce nouvel organisme, qui serait appelé « collège des superviseurs » et qui rassemblerait « les régulateurs internationaux », les membres du G20 devraient aussi annoncer la mise en place d'un « système de prévention précoce pour détecter les faiblesses dans le système mondial de la finance. Enfin, les partisans de mesures de soutien aux économies, à l'instar du Canada, font pression pour que le G20 fasse de la relance coordonnée une de ses priorités. En tout état de cause, les Vingt ont déjà prévu de se donner rendez-vous au printemps prochain pour poursuivre leurs discussions. Avec cette fois-ci l'administration Obama, qui sera en place.Éric Chol
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