Royal engage sa bataille de la Marne

Plus question de reculer, il faut sortir des tranchées pour la guerre de mouvement. Le 75e congrès du Parti socialiste s'est ouvert hier à Reims, dans la brume champenoise, sur la confirmation de la détermination de Ségolène Royal à conquérir la direction du parti. Face à elle, le front « TSS, tout sauf Ségolène » n'arrive toujours pas à prendre corps, faute d'accord sur une ligne politique et surtout sur le nom de celui ou celle qui irait défier l'ex-candidate à la présidentielle. La scénographie a son importance à Reims. Ségolène Royal, dont la motion est arrivée en tête du suffrage militant du 6 novembre, avec 29 % des voix, dispose d'une installation « en dur » dans la salle plénière, alors que les cinq autres « motions » se réunissent sous des chapiteaux blancs du parc des expositions. Et entre Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon, on est encore loin d'un « camp du drap rose ». Les trois chefs potentiels d'un front anti-Royal se sont réunis hier matin à Paris avant d'arriver à Reims en ordre dispersé. Si Martine Aubry et Benoît Hamon semblaient proches d'un accord politique, certains partisans strauss-kahniens de la maire de Lille se voient mal voter pour le jeune eurodéputé qui les insupporte avec sa ligne ancrée à gauche. Ils préféreraient que Martine Aubry mène l'offensive anti-Royal. entrée remarquée Même position chez Bertrand Delanoë, qui se verrait bien en pivot d'une synthèse générale. Las. Son principal soutien François Hollande a achevé un virage à 180 degrés en reconnaissant que le maire de Paris ne pouvait avoir la « prétention » de diriger le PS puisque sa motion est arrivée à quatre points derrière celle de Ségolène Royal. Le premier secrétaire sortant a aussi estimé que le « tout sauf Ségolène » ne serait « pas le bon programme » pour le PS. Pas plus que le « tout pour »? Et il a minimisé les conséquences d'une absence de synthèse à Reims, en rappelant qu'il reviendrait aux militants PS de trancher le 20 novembre entre les candidats à sa succession. Ségolène Royal a fait pour sa part une entrée remarquée mais maîtrisée dans la salle du congrès, dans une cohue de caméras. Ses lieutenants Manuel Valls et David Assouline ont étouffé les cris « Ségolène, Ségolène » qui montaient dans les travées pour éviter tout mouvement d'humeur des délégués hostiles à la présidente de la région Poitou-Charentes. Ségolène Royal devait répondre positivement dans la soirée à ses partisans qui la pressent de déclarer sa candidature à la direction du parti. Elle s'en expliquera ce matin devant les délégués du congrès.Hélène fontanaud légende photo
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