Des taux toujours plus bas

Difficile de voir ce qui, dans l'environnement actuel, pourrait interrompre le mouvement général de fuite vers la qualité. À l'approche de la fin d'une année éprouvante, les investisseurs n'ont qu'une envie?: clore le chapitre 2008. L'activité étant réduite, la volatilité a peu de chances de retomber côté actions. Les emprunts d'État, au premier rang desquels les bons du Trésor américains, sont vus comme la valeur refuge par excellence et battent chaque semaine de nouveaux records. Vendredi, au lendemain du rejet par le Sénat d'un plan d'aide au secteur automobile ? la Maison-Blanche a précisé qu'elle envisageait de puiser dans les 700 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques pour empêcher un effondrement du secteur?, les taux d'intérêt à 2 ans sont tombés à 0,66 % et les re dements à 10 ans à 2,48 % en séance. Bloomberg, qui collecte ces données depuis 1962, n'a jamais enregistré de valeurs aussi faibles. situations inéditesSelon la Deutsche Bank, il faut remonter aux années 1940 pour trouver de tels niveaux, avec un point bas établi pour le 10 ans en 1941 à 2,12 %. Autres situations inédites : la semaine dernière, le Trésor américain a vendu 30 milliards de dollars de bons du Trésor (T-bills) à un mois à 0 % et, sur le marché secondaire, le taux d'intérêt sur les T-bills à 3 mois est devenu négatif (? 1 point de base).À court terme, les taux ont toutes les chances de rester bas. La Réserve fédérale américaine pourrait baisser cette semaine ses taux cibles (qui sont déjà à 1 %) d'un demi, voire de trois quarts de point. Certes, le taux réel des Fed funds étant déjà proche de zéro, ce nouvel objectif n'aura qu'une importance relative. « Une baisse importante n'en redonnera pas moins confiance au marché concernant les coûts de financement à 3, 6 ou même 12 mois », selon la Société Générale.Les investisseurs attendent en outre de la Fed qu'elle communique davantage sur les mesures non conventionnelles utilisées pour soutenir les marchés, couramment regroupées sous le terme d'« assouplissement quantitatif ». Nul ne sait si la Fed ira jusqu'à acheter des bons du Trésor à long terme sur les marchés (son président, Ben Bernanke, en a évoqué la possibilité) ou à émettre sa propre dette. Mais une chose est sûre : en achetant les titres des agences hypothécaires, les commercial papers et bientôt la dette des agences elle-même, la Fed entretient une « surliquidit頻 qui permet au marché des emprunts d'État d'afficher une forme éclatante. Sophie Rolland
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.