Les labos plaident pour leur recherche

Sous couvert d'efficacité, notre système de santé prive-t-il les patients de l'accès à des médicaments plus performants ? C'est la thèse d'une étude publiée aujourd'hui par le Crip (Cercle de réflexion de l'industrie pharmaceutique), qui regroupe 17 laboratoires de taille moyenne. « Depuis 2003, les conditions d'évaluation des médicaments en France se sont durcies, explique l'économiste Claude Le Pen, auteur de l'étude. Le critère principal utilisé par les autorités de santé est l'efficacité à court terme d'un produit, au détriment des questions de sécurité, de tolérance ou de facilité d'administration. »désaccordEn France, une vingtaine de médicaments ne répondant pas à ce critère d'efficacité seraient ainsi en attente de commercialisation faute d'accord sur un prix de remboursement. Car c'est là le c?ur du débat : à l'heure de la maîtrise des dépenses de santé, les industriels déplorent que seules les innovations « radicales » (nouvelle classe thérapeutique?) bénéficient d'un tarif de remboursement élevé. « Un médicament qui ne fait ?qu'améliorer? la qualité de vie des patients se voit proposer un tarif de remboursement inférieur de 20 % au tarif de référence de la pathologie. Nous demandons le prix du médicament de référence, augmenté de l'inflation », souligne Marie-Laure Pochon, présidente du Crip. Et quand on leur oppose le manque d'objectivité des critères évoqués et le risque de démultiplication des approbations de médicaments, les industriels sont formels : « Nous apportons aujourd'hui dans nos études des outils sérieux et mesurables des effets invoqués, qui sont d'ailleurs pris en compte dans les autres pays européens », affirme Marie-Laure Pochon. AUDREY TONNELIER
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