Après une semaine d'intenses négociations, Gordon Brown a donné son feu vert à la troisième tranche du programme Eurofighter, l'avion de combat développé conjointement par la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Le Premier ministre britannique subissait une intense pression pour renoncer à ces avions de chasse, jugés trop chers et peu adaptés aux besoins actuels de l'armée. Inventé en pleine guerre froide, l'engin est conçu pour une bataille visant à dominer le ciel, et non pour du soutien à une armée de terre se battant contre une guérilla. Et la Grande-Bretagne affiche un déficit budgétaire record. Mais les trois autres pays partenaires ont insisté pour lancer cette troisième phase, pour laquelle la Grande-Bretagne a signé un Memorandum of Understanding pour 88 appareils. Gordon Brown en a donc finalement accepté le principe, le ministère de la Défense faisant valoir que ce programme pouvait soutenir 16.000 emplois dans le secteur aérospatial britannique, dont 5.000 chez BAE Systems et 4.000 chez Rolls-Royce. Il reste cependant à négocier les contrats exacts qui pourraient être signés « d'ici à la fin de l'année », selon John Hutton, le ministre de l'Intérieur. La Grande-Bretagne veut obtenir le droit que les avions qu'elle exporte soient comptabilisés dans ses commandes. Eurofighter précise que des négociations d'exportations sont en cours avec six pays, dont l'Inde et le Japon. L'Arabie Saoudite, qui a déjà passé des commandes fermes en 2007, pourrait aussi désirer de nouvelles livraisons. Londres espère aussi réduire les coûts de production. Lors des deux premières phases, chaque avion a coûté environ 70 millions de livres (77 millions d'euros) à fabriquer. L'Eurofighter est en service depuis 2004, et la Grande-Bretagne en possède actuellement 53 exemplaires.Éric Albert, à Londres77 millions d'euros pour la fabrication d'un Eurofighter.

latribune.fr

29 Mai 2009, 1:38

Partager :