Au Japon, l'opposition marque un point

eL'Archipel se prépare à l'alternance. Dimanche, lors d'une élection municipale pour la mairie de Chiba (banlieue de Tokyo), le candidat du Parti démocrate du Japon (PDJ), la principale formation d'opposition du pays, a écrasé son adversaire soutenu par le Parti libéral démocrate (PLD), premier parti du pays. Un nouveau test encourageant pour le PDJ à quelques semaines des prochaines élections législatives japonaises, qui doivent impérativement avoir lieu d'ici à septembre. L'électorat semble tellement las du PLD, au pouvoir de manière quasi ininterrompue depuis 1955, et de l'incessant « turnover » des Premiers ministres depuis trois ans, qu'il vote mécaniquement pour la formation qui le combat. Faut-il pour autant s'attendre à un « grand soir » une fois l'alternance acquise ? Non. Le PDJ est, comme le PLD, une coalition d'hommes politiques que tout rapproche sauf les convictions. On y trouve d'anciens socialistes, d'anciens membres du PLD, des pacifistes et des militaristes. Bien malin qui pourrait prédire quelles réformes sortiront du sac à malices qu'est leur programme. « Il est très probable que nous aboutirons à une situation semblable à celle de l'avant-guerre : deux partis certes idéologiquement indissociables, mais qui alternent, et dont le dialogue apporte des idées nouvelles », prédit Karel Van Wolferen, spécialiste du Japon.Sur le terrain de l'économie, le PDJ pourrait réserver des surprises. Il veut mettre fin à l'accoutumance du Japon aux exportations et faire de la demande intérieure le moteur de la croissance. Pour cela, il souhaite élever le revenu disponible des ménages, notamment en finançant les frais de scolarité et en abolissant les taxes qui alimentent directement l'industrie de la construction. Sans préciser comment il financera cette générosité.pessimismeEn jeu : rien moins que l'avenir de la deuxième économie du monde, en déclin depuis vingt ans. « Les Japonais savent qu'une époque s'achève. 70 % d'entre eux pensent que leurs enfants vivront plus mal qu'eux. Ils n'ont plus d'espoir. Ils hésitent à dépenser. Surtout les plus de 60 ans, qui ont entre leurs mains les deux tiers de l'épargne du pays », martèle Motohisa Furukawa, brillant jeune député PDJ. Régis Arnaud, à Tokyo
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