Un Géant en mal de reconnaissance auprès des investisseurs

La fusion GDF Suez a eu beau recevoir récemment le prix de la meilleure opération financière de l'année 2008, elle n'a en revanche pas tenu ses promesses en Bourse. Du moins pour le moment. Car depuis la cotation du nouvel ensemble il y a un an, le titre s'est déprécié d'un peu plus de 33 %. Du reste, il n'a rien à envier à ses pairs si l'on sait qu'un EDF sur la même période a reculé de 38 % et un E.ON de 40 %. Pourtant, sur 2008, GDF Suez était parvenu à sortir son épingle du jeu. Au terme d'une année particulièrement agitée sur les marchés d'actions, la valeur n'avait cédé qu'à peine 11 % lorsque le CAC 40 en avait lâché plus de 42 %. À proprement parler, ce miracle boursier tenait au fait que les investisseurs jouaient alors en Bourse la fusion des deux groupes. Mais le phénomène ne fut que de courte durée. Rapidement rattrapé par la crise financière, le groupe a fait les frais en début d'année de l'aversion des investisseurs pour les groupes endettés. Un paradoxe sachant qu'il n'a jamais eu trop de problème pour se refinancer : en quelques mois, il a réussi à lever 12 milliards d'euros sur le marché obligataire. En Bourse, le groupe présente aussi l'avantage de généreusement rémunérer ses actionnaires avec près de 5 milliards d'euros redistribués au titre 2008, ce qui en fait le deuxième plus gros dividende de la place parisienne. Mais rien y fait, après sa dette, c'est son profil défensif qui ne plaît pas aux investisseurs à l'heure du rally printanier qui a fait la part belle aux cycliques. Autant de handicaps qui expliquent aujourd'hui pourquoi, depuis le début de l'année, GDF Suez est lanterne rouge du CAC 40 (? 26 %). Un parcours qui lui a valu au final une sérieuse cure d'amaigrissement. En un an, sa capitalisation boursière est passée de 96 à 57 milliards d'euros. Elle n'est d'ailleurs plus depuis hier que la troisième plus importante de l'indice parisien derrière EDF et Total. Gaël Vaut
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