L'exécutif accélère son opération antichômage

Chefs d'entreprise à l'Élysée pour assurer la promotion de l'apprentissage et des contrats en alternance, maires entourant le secrétaire d'État à l'Emploi pour défendre les contrats aidés dédiés aux collectivités locales? Hier, l'exécutif a lancé une nouvelle phase de sa mobilisation contre le chômage. Avec, en ligne de mire, une rentrée que le chef de l'État et ses ministres pressentent comme catastrophique sur le front de l'emploi s'ils n'allument pas d'urgence des contre-feux.Les raisons de s'inquiéter ne manquent pas. Au-delà des cas de Nortel et de New Fabris, de nombreuses entreprises ont prévu, à la faveur de l'été, d'annoncer des réductions d'effectifs. Certes, le nombre de plans de sauvegarde de l'emploi notifiés à l'administration du travail a déjà fortement augmenté depuis le début de l'année. Pour atteindre un total de 997 à la fin mai, soit presque autant que sur la totalité de 2008 (1.061). Mais le rythme devrait encore s'accélérer. « Nous ne sommes pas à l'abri de quelques dérapages. Souvent, l'été est l'occasion de petits plans sociaux qui peuvent ensuite faire boule de neige », s'inquiétait, hier, Xavier Darcos, le ministre du Travail, sur LCI. La situation est d'autant plus tendue qu'à ces cohortes de salariés licenciés s'ajouteront des milliers de jeunes qui ne parviendront pas à décrocher leur premier emploi.Une détérioration rapideUn afflux qui risque de faire s'envoler la courbe du chômage des moins de 25 ans, déjà en forte progression. En mai, la hausse sur un an s'établissait à 41,1 % dans cette tranche d'âge selon les dernières statistiques de Pôle emploi. « Nous sommes dans une course contre la montre. Il faut mettre tous les outils en place le plus rapidement possible pour être prêt au maximum en septembre », insistait Laurent Wauquiez hier.Premiers sollicités par l'exécutif, les employeurs du secteur privé. Pour l'instant, ils ont répondu favorablement aux appels du pied gouvernementaux en matière de contrats aidés, puisque 29.000 contrats initiatives emploi (CIE) ont été signés au premier semestre pour un objectif total de 50.000 en 2009, selon le ministère de l'Emploi. En revanche, les contrats en alternance ont, sur la première partie de l'année, connu un succès nettement moindre qu'avant. Entre janvier et mai, le nombre de contrats d'apprentissage a chuté de 20 % par rapport à la même période de 2008 (? 38 % pour les contrats de professionnalisation). Pour inciter les employeurs à utiliser les aides supplémentaires en faveur de l'alternance, prévue dans son « plan jeunes » du 24 avril, le chef de l'État compte sur l'effet modèle des 50 grandes entreprises qui se sont engagées, hier, à embaucher 100.000 jeunes en alternance entre 2009 et 2010.Deuxième vivier d'embauche pour les jeunes, les collectivités locales. Le plan jeunes crée, en effet, des contrats passerelles, pris en charge par l'État à hauteur de 90 % du Smic. « La montée en charge est rapide, même si nous sommes en dessous des objectifs », notait, hier, Laurent Wauquiez, à l'occasion d'une rencontre avec des élus locaux. Le secrétaire d'État estime qu'en juin, environ 3.000 de ces contrats ont été conclus pour un total de 30.000 programmés d'ici à juin 2010.Enfin, pour faciliter le reclassement des salariés licenciés pour motif économique, le gouvernement a annoncé, hier, que le contrat de transition professionnelle (CTP) allait bientôt s'appliquer à 40 bassins d?emploi, contre 25 initialement prévus. Ce dispositif, qui assure aux bénéficiaires un meilleur suivi et une indemnisation de 80 % du salaire brut, permet aussi de faire baisser la tension sociale dans les bassins d'emploi les plus touchés par la crise.
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