La bombonne de gaz, nouvelle menace médiatique

La menace était fantôme. Les bouteilles de gaz étaient vides. Et il était peu probable que les 683 salariés français de Nortel Networks, pour la plupart ingénieurs en télécoms, se transforment en dangereux terroristes. « Il s'agissait d'une mise en scène pour faire entendre notre cause », reconnaît un représentant syndical. C'est réussi. Car en menaçant, le soir du 14 juillet, de faire exploser leur entreprise, les salariés de l'équipementier en télécoms ont obtenu le déplacement de Christian Estrosi sur le site de Châteaufort, dans les Yvelines. chantageLe ministre de l'Industrie avait pourtant jugé « inacceptable un tel recours au chantage et à la violence », car « la République ne peut pas fonctionner sous la contrainte et la menace », conditionnant sa visite au retrait des bombonnes. Rompues depuis lundi, les discussions ont également repris avec les administrateurs de l'équipementier en télécoms canadien, en redressement judiciaire depuis le début de l'année.Privilégiée depuis l'annonce de la fermeture de l'une des deux filiales françaises de Nortel (lire « La Tribune » du 12 mai), la méthode douce n'a pas fonctionné, selon les représentants des salariés. Voyant que les médias se focalisaient plus sur le cas des 366 salariés de New Fabris, les « Nortel » ont adopté la même arme qu'eux. Avec l'espoir de mobilier les télévisions, et d'obtenir une amélioration des conditions de départs « au-delà du minimum légal », indique un représentant du personnel. Selon lui, les administrateurs du groupe avaient indiqué le 28 mai, devant le tribunal de commerce de Versailles, que la filiale française disposait de 15 millions d'euros de trésorerie sur un compte bancaire en Grande-Bretagne. Or cette somme serait aujourd'hui bloquée. Christian Estrosi a assuré être « mobilisé sur le dossier » et travailler « à la recherche de repreneurs et au meilleur accompagnement des salariés ».Après les séquestrations de patrons, le chantage à la bouteille de gaz risque de devenir la nouvelle arme médiatique pour obtenir de meilleurs plans de départs alors que le gouvernement craint une recrudescence des plans sociaux cet été. Olivier Pinaud
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