L'heure des OPA à prix cassés n'a pas encore sonné

La période des soldes a démarré un peu plus tôt cette année. Certains industriels ont commencé à faire leurs emplettes et affichent même des intentions de faire plus si affinités. Ainsi, Jacquet Metals s'est-il invité au capital d'IMS en achetant 7,5 % du distributeur d'acier. Le titre était tombé sous les 15 euros, un cours particulièrement bas, correspondant au prix du placement de son actionnaire majoritaire, Chequers Capital, en 2006. De son côté, Gemalto a profité de la crise pour lancer une offre publique d'achat sur Wavecom.Va-t-on assister à une frénésie d'OPA à prix cassés, voire hostiles ? Pas forcément. " Les actions ne sont pas chères, mais les industriels n'ont pas d'argent explique Marc Boukhobza, gérant de portefeuille chez Patrival. En raison de la crise du crédit, les entreprises se heurtent à des difficultés pour trouver des fonds. Qui plus est, la peur, devenue un comportement normal sur le marché, les empêche d'agir. Par précaution, elles préfèrent garder leur cash plutôt que faire des acquisitions. Détail symbolique : quand Vallourec valait 240 euros, les rumeurs d'OPA sur le titre fusaient. Aujourd'hui, à 111 euros, ce sujet ne semble plus d'actualité " ajoute-t-il. De la même manière, nombreuses étaient les entreprises indiennes qui devaient venir faire leur marché parmi les SSI françaises. Pour l'instant, rien ne s'est passé.LA MEFIANCE PERSISTELe manque de liquidité ne semble pas le seul frein aux ambitions des sociétés. Les valorisations sont-elles aussi faibles qu'on le dit ? Pas forcément. Un gérant d'un family office explique qu'il ne placera pas son cash sur les actions avant dix-huit mois, signe de son manque de confiance dans les marchés actuels. Qui plus est, " beaucoup de sociétés ne sont pas fondamentalement très décotées par rapport à leurs actifs, remarque un directeur de la recherche d'une grande société de Bourse française. Le ratio le plus significatif dans ce cas, c'est la valeur d'entreprise sur capitaux engagés, et il est rare qu'il soit aujourd'hui inférieur à 1 sans raison précise. On peut faire ce constat aujourd'hui sur Imerys ou sur Séché Environnement, mais c'est à peu près tout ", ajoute-t-il.Autre indicateur révélateur quand la capitalisation se révèle inférieure au cash. " C'est un signe que les titres ont touché le fond. Ce fut le cas pour Alstom, Rhodia ou Vivendi, lors du krach de 2000. Aujourd'hui, aucune société n'est dans ce cas, sauf Bull ", indique un analyste. Est-ce une proie pour autant ?Les retraits de la cote ont le vent en poupeClarins, Oberthur... la période est propice aux retraits. D'autres sociétés familiales détenues à majorité par un seul actionnaire pourraient suivre cet exemple. Dans les salles de marché, les noms de Ginger, de Groupe Partouche, de Trigano, de Lafuma, de Toupargel, même de Bic, bien que la société ait réfuté cette idée, circulent fréquemment. On reparle aussi des offres publiques de retrait qui ont échoué il y a quelques années parce que des fonds ont refusé d'apporter leurs titres au prix proposé. Ce fut le cas de Camaïeu ou d'APRR. Si ces offres se représentaient, que feraient ces fonds au vu de la crise financière ?
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