Les compagnies asiatiques clouent leurs avions au sol

Dix-sept des cent deux appareils retirés de la flotte, des capacités réduites de 11 % : les mesures annoncées hier par Singapore Airlines pour son prochain exercice fiscal, qui débutera le 1er avril sont aussi radicales que celles prises par les compagnies américaines depuis un an. Surtout, elles rappellent la période douloureuse de l'épidémie de Sras en 2003 durant laquelle les compagnies asiatiques, à genoux, avaient laissé une grande partie de leur flotte sur le tarmac. Selon une étude récente de Merrill Lynch, les transporteurs asiatiques devraient accuser une perte de 6 milliards de dollars en 2008.ajuster les effectifsLa décision de Singapore Airlines traduit une aggravation de la crise ces dernières semaines, qui frappe le transport de passagers et de marchandises. Initialement, la direction comptait se débarrasser de quatre appareils seulement. « La chute a été forte et rapide, admet le PDG de la Singapore Airlines, Chew Choon Seng. Étant donné la baisse du trafic cargo de 20 % enregistrée récemment, et le fait que traditionnellement la tendance constatée dans cette activité s'observe aussi dans le trafic passagers, nous devons nous rendre à l'évidence que l'année 2009 sera très difficile. » La direction va chercher à ajuster les effectifs en jouant sur les départs volontaires. Les licenciements interviendront « en dernier recours », selon le PDG de la compagnie.Pour l'heure, les livraisons d'avions neufs sont maintenues. La compagnie asiatique doit notamment accueillir cinq nouveaux A380. Cet appareil apparaît bien adapté pour répondre à la crise actuelle. Le handicap de sa faible capacité d'emport de fret dans les soutes devient un avantage en période de contraction de cette activité. Tous les gros acteurs asiatiques, spécialisés dans le transport de marchandises, pâtissent du repli des exportations de la région. Cette activité a dégringolé de 26 % en décembre, selon l'association internationale du transport aérien (Iata). Outre Singapore Airlines, c'est également le cas de Cathay Pacific, basée à Hong Kong, ou de la taïwanaise China Airlines. Celle-ci a d'ailleurs décidé hier de clouer au sol trois de ses vingt Boeing 747-400 tout cargo. Les décisions de Singapore Airlines et de China Airlines risquent de faire tâche d'huile dans la région. Selon Merrill Lynch, la baisse de capacités décidée jusqu'ici pour 2009 (? 1,6 %) était jugée insuffisante. F. G.
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