Le FMI en quête de liquidités

Xavier Harel et F. P. W., à Rome La prudence est une invitation à se préparer au pire. « Mon objectif est de doubler les ressources financières du FMI », soulignait le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, samedi dernier en marge de la réunion du G7 à Rome, pour les porter de 250 à 500 milliards de dollars. Le Japon vient d'accorder au FMI un prêt de 100 milliards de dollars, soit « le plus gros prêt dans l'histoire de l'humanit頻, s'est félicité le patron du FMI, estimant que ce geste nippon « ouvre la voie » à d'autres contributions. Reste à trouver 150 milliards de dollars. « J'ai des discussions en ce sens avec plusieurs pays qui aboutiront dans six à huit mois », révèle Dominique Strauss-Kahn.Depuis le début de la crise, le FMI, qui fonctionne comme une tontine mondiale sur laquelle peuvent tirer les pays membres en cas de difficultés financières, a prêté 47,9 milliards de dollars à l'Ukraine, l'Islande, la Hongrie, la Biélorussie, le Pakistan, la Lettonie ou encore la Serbie. L'institution dispose certes encore de marges de man?uvre pour faire face à de nouvelles demandes, de la Turquie par exemple, avec qui elle est en négociation, ou le Pakistan, qui cherche 4,5 milliards de dollars supplémentaires, après l'obtention auprès du FMI d'une enveloppe de plus de 7 milliards à l'automne.choc sans précédentLa liste des candidats à un prêt du fonds pourrait aussi s'allonger rapidement. Car les flux de capitaux vers les pays émergents se tarissent dangereusement. Selon l'Institute of International Finance (IIF), les flux de capitaux vers les pays émergents ne devraient pas dépasser 165 milliards de dollars en 2009, contre 466 milliards en 2008.Le choc actuel est en effet sans précédent. Lors de la crise de la dette en Amérique latine des années 1980, les entrées de capitaux vers les pays en développement avaient fondu, de 3,5 % du PIB des émergents en 1981 à 0,3 % en 1986. Lors de la crise asiatique, ces flux s'étaient taris de 5,7 % en 1996 à 2 % en 2002. Cette fois-ci, ils devraient passer de 6,9 % à 1,1 % en 2009, selon l'IIF.L'Europe en transition est particulièrement exposée, les banques occidentales, qui ont fortement accompagné la croissance de ces dernières années, réduisant dramatiquement la voilure. Vu du FMI, la probabilité de nouvelles crises de change en Europe et ailleurs augmente sensi-blement.
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