Destruction d'emplois massive dans l'industrie du pneumatique

La réunion du comité central d'entreprise du manufacturier Continental a tourné court hier, après des manifestations avec jets de projectiles des employés de l'usine de Clairoix (Oise), dont la fermeture est programmée pour 2010. Les salariés, en grève depuis mercredi, devraient décider ce matin de la poursuite de leur mouvement. Le groupe allemand avait annoncé brutalement, la semaine dernière, la fermeture du site qui emploie 1.120 personnes, ainsi que celle d'une usine à Hanovre, dans le nord de l'Allemagne.Continental a justifié cette décision par les coûts trop élevés de Clairoix mais aussi par la chute de la demande de pneus en Europe. Une chute qu'il chiffre à 30 % sur les deux premiers mois de 2009 pour les enveloppes de première monte. Le groupe évalue donc ses surcapacités de production à 15 millions de pneus pour voitures sur le Vieux Continent.Devant la forte baisse de la demande, les manufacturiers se retrouvent tous peu ou prou en surcapacités. L'américain Goodyear a ainsi annoncé à la mi-février 5.000 réductions de postes supplémentaires dans le monde, qui s'ajoutent aux 4.000 déjà réalisées au second semestre 2008. Goodyear, qui a essuyé une perte nette de 77 millions de dollars l'an dernier, compte réduire de 15 à 25 millions d'unités sa capacité de production mondiale sur les deux prochaines années. Rien de moins. Il projette des économies de 700 millions de dollars cette année.michelin touchéL'italien Pirelli, qui a plongé dans le rouge en 2008 avec un déficit net de 412 millions d'euros, a récemment indiqué qu'il poursuivrait sa restructuration avec une réduction de coûts de 300 millions d'euros. Il compte notamment sacrifier encore des emplois. Le groupe transalpin avait déjà annoncé 1.500 suppressions de postes dans le secteur en Europe.Michelin, qui a affiché un bénéfice net en chute de 54 % à 357 millions d'euros en 2008 avec un recul des volumes de 16 % au quatrième trimestre, affirme de son côté qu'il « procède à des mesures de chômage partiel dans ses usines, au cas par cas ». Mais la firme auvergnate nie toute surcapacité structurelle. n
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