Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : le Fonds stratégique d'investissement n'a « pas été impos頻 à Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC). En présentant hier les résultats de l'établissement public, son patron a assuré que le FSI, dont la Caisse est majoritaire (51 %), s'inscrivait dans « le prolongement de sa vocation ». À cet égard, le directeur général a rappelé avec fierté le nouvel alinéa apporté l'été dernier par la LME (loi de modernisation de l'économie) au code monétaire et financier : la CDC est « un investisseur de long terme et contribue, dans le respect de ses intérêts patrimoniaux, au développement des entreprises ».Sans aucun doute, l'an dernier, la Caisse a honoré cette mission. En investissant 2 milliards d'euros dans le capital de la banque Dexia, pour la sauver de la faillite, et en apportant 7 milliards de ses participations et 3 milliards de cash dans le FSI, la Caisse a déployé son activité d'investisseur en capital. Avec la crise, elle a aussi été plus que jamais le bras armé de l'État. Elle a participé, à la demande du président de la République, au plan de relance de l'économie sous diverses formes, mobilisant 40 milliards d'euros pris sur la liquidité des fonds d'épargne.Ainsi, une partie des encours des livrets d'épargne a été laissée aux banques (16,5 milliards) pour que celles-ci financent les entreprises ; la Caisse a avancé 5 milliards à la structure destinée à apporter des liquidités aux banques, financé 100.000 logements du plan de relance (6,7 milliards), réalisé des prêts pour des infrastructures (8 milliards) et des prêts aux collectivités locales (2,7 milliards). En parallèle, elle est présente dans le dispositif Nacre pour permettre le financement de 20.000 créations d'entreprises.La Caisse pourra-t-elle poursuivre ce rythme ? Clairement non, comme l'a expliqué son directeur général (voir ci-contre). Pour autant, a-t-il affirmé, « la priorité de 2009, ce sont les entreprises et les entrepreneurs qui rencontrent des difficultés inusitées dans cette crise séculaire ». Les investissements liés à l'intérêt général ne vont que faiblement baisser (environ 400 millions sur l'année). En revanche, les investissements stratégiques vont clairement être réduits : après un rythme de croisière de 2 à 2,5 milliards d'euros par an, la Caisse, en 2009, ne devrait pas investir plus de 1 à 1,5 milliard d'euros cette année.Certes, le FSI constitue le morceau de choix de la politique d'investissement. Alors que Bercy a dévoilé mardi la liste des participations que l'État apportera à ce fonds, la Caisse n'a pas encore finalisé les détails. Augustin de Romanet a précisé hier qu'aucune des filiales opérationnelles de la Caisse ne sera concernée, et que les 7 milliards d'apports se répartiront en trois tiers, entre des titres de participations en actions, des infrastructures et le portefeuille de capital investissement de CDC Entreprises.Une fois le cash du FSI épuisé (6 milliards d'euros), le fonds devra alors céder des participations pour financer ses investissements. En espérant alors que la crise ne sera plus qu'un mauvais souvenir et que les marchés auront retrouvé des couleurs et de la liquidité. G. L. s.
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