Hirsch et Wauquiez s'opposent sur l'emploi des jeunes

Pas facile d'élaborer des mesures en faveur de l'emploi des jeunes quand le secrétaire d'État en charge de l'emploi et le haut-commissaire à la Jeunesse ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde ! Le chef de l'État devrait pourtant sonner la fin de la récré entre Laurent Wauquiez et Martin Hirsch en fin de semaine prochaine ? vraisemblablement le 23 avril ? à l'occasion de la présentation de son plan pour la jeunesse.Il y a urgence, pour l'exécutif, à montrer qu'il ne reste pas inactif face à la dégradation de la situation des moins de 25 ans. À la fin février, le nombre de demandeurs d'emploi dans cette catégorie a progressé de 32 % sur un an, selon Pôle emploi. Chez les 25-49 ans, la hausse n'était « que » de 17,1 % et chez les 50 ans et plus de 14,1 %. Et le mois de mars ne s'annonce pas meilleur, à en juger par les récentes déclarations de Laurent Wauquiez. « On va avoir des mois longs dans lesquels il y a une situation de crise de l'emploi très forte », a-t-il prévenu sur i-Télé hier matin.arbitrageIl reste donc une semaine à Nicolas Sarkozy pour arbitrer entre les membres de son gouvernement qui ne s'accordent que sur la relance des contrats en alternance. Pour le reste, Martin Hirsch privilégie, en effet, des dispositifs incitatifs à l'égard des entreprises privées. Par exemple, en accroissant le nombre de contrats initiative emploi (CIE), pour l'instant limité à 50.000 en 2009. Et en améliorant l'aide apportée aux employeurs qui signent des CIE. À l'heure actuelle, celle-ci ne peut dépasser 47 % du Smic et est soumise à une obligation de formation et d'accompagnement professionnel du bénéficiaire.330.000 contrats aidés À l'inverse, Laurent Wauquiez, qui doit assumer tous les mois la dégradation du chômage, met l'accent sur les 330.000 contrats aidés ? principalement dans le secteur non-marchand ? qui ont été budgétés pour 2009, mais qui doivent encore trouver preneur dans les associations ou les collectivités locales. Le secrétaire d'État à l'Emploi défend aussi des dispositifs spécifiques pour les jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ou qualification.Derrière la bataille d'influence à laquelle se livrent Martin Hirsch et Laurent Wauquiez auprès de l'Élysée se cache un enjeu de taille pour le chef de l'État. Par conviction, Nicolas Sarkozy préférerait privilégier les contrats aidés dans les entreprises privées. Mais il sait que leur impact est moins visible sur les chiffres du chômage que des aides au secteur non marchand. « Dans le privé, il y a beaucoup d'effets d'aubaine. Les contrats aidés diminuent le problème de l'emploi des jeunes, mais au détriment d'autres catégories. Alors que dans le public, on peut jouer sur le volume global d'emplois », note Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Cruel dilemme.
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