En 2009, les salaires s'envoleront malgré la crise

C'est du jamais-vu depuis 1996. Les budgets destinés aux augmentations des salaires de base vont progresser de 3,80 % en 2009, selon la traditionnelle étude Hay Group, que publie La Tribune en exclusivité. Depuis 2000, ce chiffre tournait autour de 3 %. Atteignait un petit 3,2 % les bonnes années, descendant vers les 2,9 % les moins bonnes. En 2009, malgré la récession qui pointe, ce sera donc 3,80 %, selon cette étude de référence réalisée par Hay Group, qui a interrogé 520 entreprises de grande taille sur leurs pratiques salariales pour l'année à venir. Tous les salariés sont concernés par cette bonne nouvelle. Tous, non-cadres, cadres et cadres supérieurs seront logés à la même enseigne du 3,80 %.TOUS A LA MEME ENSEIGNECette étude n'arrive pas comme un éclair de soleil dans un ciel sombre. Des études prévisionnelles publiées ces dernières semaines vont dans le même sens que Hay Group. L'enquête Hewitt, publiée dans La Tribune du 12 septembre 2008, prévoyait que le salaire de base cadres allait augmenter de 3,7 % en moyenne. Celle de l'institut Mercer, publiée lundi 13 octobre, allait dans le même sens d'une forte hausse des salaires avec un chiffre de 3,5 %. Les salariés pourront remercier la poussée inflationniste du début 2008 qui a incité les entreprises, interrogées par Hay Group fin septembre 2008, à donner un sérieux coup de pouce aux augmentations de salaire. En août 2008, une inflation de 3,2 % qui semblait vouloir durer devait ronger sérieusement les salaires et, partant, la motivation des salariés, inquiets pour leur pouvoir d'achat. Les grandes entreprises du panel de Hay Group ont donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de donner un coup de fouet aux incitations monétaires.REVANCHE DE L'ECONOMIE REELLEDeuxième explication mise en avant par Hay Group, la fin de la modération salariale consécutive à la loi Aubry sur les 35 heures. Le détricotage mené par le gouvernement en faveur du " travailler plus pour gagner plus " porterait donc ses fruits. Cependant, certains secteurs plus affectés que d'autres par la crise boursière de cet octobre noir prennent leurs précautions. Les services financiers, grands gagnants des augmentations de ces dernières années, se retrouvent, en 2009, derniers dans le classement des secteurs avec une maigre hausse de 3 % (voir le graphe). Tandis que le secteur des technologies, médias et télécoms ne se remet pas de la purge enregistrée en 2001. Là, les augmentations resteront inférieures à la médiane des autres secteurs. En revanche, tirés par l'envolée des cours du pétrole du début 2008, l'industrie pétrolière octroiera une hausse de 5 %, mieux que l'industrie du médicament d'habitude la plus généreuse. Autre nouveauté de ce classement 2009, l'industrie, traditionnellement sous la médiane du classement Hay Group, franchit cette fois ce seuil avec une hausse prévue de 4 %, contre une médiane de 3,8 %. Comme un signe de revanche de l'économie dite réelle. Cependant, Hay Group prend ses précautions : exceptionnellement, dans les prochaines semaines, l'institut va demander aux entreprises de confirmer ou d'infirmer leurs prévisions, une fois que les DRH auront bien intégré les informations macroéconomiques distillées par la Banque de France, le 14 octobre 2008 : une récession pour l'an prochain avec une inflation à 2 % contre 2,9 % en 2008. Dans ce contexte économique tendu, les entreprises maintiendront-elles leurs prévisions pour 2009 ?
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.