Présidentielle 2012  :  DSK ne souhaite pas être une victime de la crise

Lorsqu'on l'avait interrogée sur la nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, Danielle Mitterrand avait eu ce mot : " Un Français d'accord, un socialiste, on en reparlera. " L'ancien ministre de l'Économie, champion de la sociale-démocratie, n'est jamais vraiment sorti de ce procès en socialisme. Et aujourd'hui, si ses amis le décrivent serein dans la tempête financière, ses ennemis le jugent bien silencieux, voire en retrait. La préparation du congrès de Reims exacerbe les tensions au sein du Parti socialiste et libère la parole des rivaux de l'alliance Aubry-Fabius-DSK.Un jour, un proche de Benoît Hamon cite une déclaration du Premier ministre socialiste espagnol, José Luis Zapatero, qui regrette le manque d'" initiative " du FMI. Un autre jour, chez Ségolène Royal, on ironise sur les paroles " intempestives " de Dominique Strauss-Kahn, qui a déclaré lundi que le pic de la crise était derrière nous. Et on feint de s'interroger sur la capacité de l'institution internationale à réformer le capitalisme. Ou encore sur le " silence " du FMI concernant les paradis fiscaux. D'autres socialistes soulignent tout simplement que le FMI est aujourd'hui une institution affaiblie, qui gère des prêts à des pays et non des banques, et de plus sous contrôle américain.73 % DE BONNES OPINIONS" Toutes ces attaques, c'est trop pour ne pas être suspect ", riposte Jean-Christophe Cambadélis, l'un des gardiens de la maison Strauss-Kahn. Il défend pied à pied l'attitude du patron du FMI : " Ce n'est pas un responsable politique, il doit avertir sans affoler, conseiller sans se substituer. [...] Quand la crise est arrivée, on n'aurait pas compris qu'il roule du tambour et crie au secours. " Les partisans de DSK brandissent en étendard le sondage Ifop paru cette semaine dans Paris Match. La cote de Dominique Strauss-Kahn fait un bond de sept points, à 73 % de bonnes opinions. " La donne va changer, maintenant le thème central, c'est l'insécurité économique et DSK est un personnage compétent, avec des lettres de noblesse. Sarkozy s'aperçoit que si lui a joué son rôle, s'il a pu donner des signes de présidentialisation, il y en a un autre qui a donné des signes en étant là, calme dans la tempête, il prend des points dans les sondages et à partir de ce moment-là il devient une cible ", analyse Jean-Christophe Cambadélis. Une cible sans aucun doute, comme tous les autres dirigeants du PS en cette période de congrès.Et voilà un autre reproche fait à Dominique Strauss-Kahn. Il s'est soigneusement tenu à l'écart de la bataille, laissant ses anciens lieutenants s'entre-déchirer. Au prix de la disparition de son courant, éclaté entre signataires de la motion Delanoë, comme Pierre Moscovici, et signataires de la motion Aubry, comme Camba. Quelques-uns des héritiers de DSK ont même rejoint la motion de Ségolène Royal. À ceux qui l'ont eu au téléphone, Dominique Strauss-Kahn a paru détaché, mais il a aussi multiplié les encouragements à Martine Aubry, qu'il verrait bien le débarrasser de Bertrand Delanoë et de Ségolène Royal, ses deux rivaux les plus sérieux pour la présidentielle de 2012. " Comme citoyen, la France ne me quitte pas ", disait DSK au Journal du dimanche fin septembre.
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