Chute vertigineuse de la Bourse

De l'image de " havre de paix " qu'elle avait, il ne reste aujourd'hui plus rien. La Bourse russe, l'une des préférées des investisseurs, traîne désormais la réputation d'une place plus souvent fermée qu'ouverte (elle a suspendu ses transactions quatre fois en septembre et sept fois en octobre) et dont les performances (- 67 % depuis janvier) se rangent dans le bas du tableau, aux côtés de celle d'Islande !Hier encore, la séance a fait l'objet de nombreux ratés. Ouverts puis suspendus à plusieurs reprises, l'indice RTS des valeurs russes libellées en dollars et celui du Micex libellé en roubles ont finalement terminé en repli respectif de 9,52 % et 9,11 %. Et ce, dans la plus grande confusion : " Les autorités boursières russes ont plusieurs fois changé les règles de suspension, s'exclamait hier un trader, mais elles se contredisent sans cesse et ne respectent pas les règles qu'elles viennent d'édicter. " Ces dysfonctionnements ont d'ailleurs encouragé MSCI Barra à lancer deux nouveaux indices, jugés plus fiables, puisqu'ils répliqueront les performances des sociétés russes cotées à l'étranger... en continu !70 % DE LA COTE LIES A L'ENERGIE De l'extérieur, une chute aussi abrupte paraît difficile à expliquer. Pourtant la résignation des investisseurs ne date pas d'hier et n'a cessé de s'amplifier depuis le début de l'été. Dès le mois de juin, en effet, les déconvenues se sont accumulées sur ce marché. Aux scandales d'entreprises autour de Metchel et de TNK-BP se sont ajoutés la défiance liée à la guerre en Géorgie puis l'impact de la décrue des cours du pétrole (les groupes d'énergie représentent plus de 70 % de la cote russe) et enfin celui de la crise bancaire. " Le secteur bancaire est mal régulé et pléthorique, relève Mathieu Nègre, gérant chez Fortis Investments, e n outre, les banques russes ont pris des risques et ont fait plus de prêts que de dépôts en se finançant sur un marché du crédit. " Cette situation génère de l'incertitude qui se retrouve dans les cours. Selon Troïka, les multiples de valorisations seraient tombés à 4,4 fois les résultats de 2008 et à 4,2 fois ceux de l'an prochain. Mais, le consensus Bloomberg, lui, table plutôt sur 3,2 fois cette année...
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