L'Europe spatiale bricole avec des budgets réduits

Crise de nerfs entre partenaires européens pour le financement de Jason 3, un programme spatial de surveillance des océans d'un montant de 300 millions d'euros. La France est accusée de vouloir forcer l'Agence spatiale européenne (ESA) à financer un programme national avec des crédits communautaires. Ces détracteurs dénoncent aussi un chantage au blocage de la conférence ministérielle des pays membres de l'ESA chargée en novembre de définir le prochain budget sur trois ans. Paris leur répond aujourd'hui, par la voix du Centre national d'études spatiales (Cnes)." La France ne force personne, affirme à La Tribune le président du Cnes, Yannick d'Escatha, soutenu par Bercy et le ministère en charge de l'Espace, ses tutelles. Nous n'avons jamais non plus menacé de bloquer la conférence ministérielle de l'ESA. " De quoi parle-t-on exactement ? Du programme d'observation de la terre Kopernikus (ex-GMES), dont le montant s'élève à près de 2 milliards d'euros... et dans lequel s'insère Jason 3 (météo, surveillance des flottes de pêche et de la marine marchande, sécurité des biens et des personnes, etc.), assure Yannick d'Escatha, qui se base sur les cinq conseils Espace de l'ESA ayant abordé le sujet entre 2005 et 2008. " Depuis mai 2005, l'Union européenne est responsable d'assurer la continuité des services opérationnels, observe-t-il. La Commission a donc demandé s'il y avait un besoin de "Marine services"aux utilisateurs, qui ont répondu que leur priorité était une continuité de l'altimétrie. Or, nous sommes à peu près sûrs d'une interruption des données altimétriques. Il y a donc une brèche dans Kopernikus. C'est pourquoi, nous avons tiré le signal d'alarme afin d'éviter de compromettre la logique du programme. Nous ne pouvons pas demander 2 milliards d'euros de fonds publics et nous décrédibiliser. "IL MANQUE 50 MILLIONS D'EUROSÀ ce jour, il manque des crédits pour boucler le financement de Jason 3. L'agence américaine, la National Oceanic and Atmospheric Administration a mis sur la table 150 millions d'euros, l'agence européenne intergouvernementale Eumetsat 46 millions, Bruxelles 46 millions, dont 25 millions budgétés et 21 millions déjà donnés à l'ESA... qui théoriquement n'a pas à financer ce type de programme. " Mais comme elle dispose de l'argent de la commission... ", rappelle Yannick d'Escatha. D'où la polémique entre États membres.Reste à trouver encore une cinquantaine de millions. " Eumetsat est venu nous demander de l'aide, précise-t-il. La France a dit d'accord au nom de la solidarité européenne. " Le Cnes, qui n'auraitpas dû être un partenaire financier,apporte ainsi la plate-formeProteus ainsi que toute la maîtrise d'ouvrage qui va avec. Soit près de 50 millions d'euros, qui ont été déjà redéployés.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.