La France a un plan pour développer le véhicule électrique

À toute chose malheur est bon. La récente flambée des cours du pétrole et la crise historique du secteur automobile ont motivé les autorités à passer la seconde en matière de développement de véhicules électriques en France. Une mobilisation qui s'est concrétisée hier par le lancement d'un plan stratégique d'envergure nationale. Le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, Luc Chatel, et la secrétaire d'État chargée de l'écologie, Chantal Jouanno, ont ainsi annoncé la mise en place d'un groupe de travail « visant à élaborer une stratégie nationale de développement des infrastructures de recharge nécessaires à l'essor des véhicules électriques et hybrides rechargeables ». Il réunit un panel assez large d'intervenants : constructeurs automobiles, distributeurs d'énergie, collectivités locales, professionnels du bâtiment et gestionnaires d'espaces publics. Une mobilisation qui en dit long sur la volonté du gouvernement de faire émerger d'ici à 2012 une véritable offre.Il faut dire que le principe du véhicule électrique ne date pas d'hier. Mais nombre d'obstacles ? essentiellement financiers ? ont jusqu'ici freiné son essor. Le groupe de travail doit donc plancher sur les solutions visant à démocratiser ces véhicules d'un genre nouveau. Les grands axes sont déjà connus au travers du « programme véhicules décarbonés ». Il s'agit en premier lieu d'aider les collectivités locales à offrir les infrastructures nécessaires à la recharge de ces véhicules. Ensuite de stimuler la demande en incitant les conducteurs à se tourner vers ce genre de prototypes afin de garantir aux industriels des débouchés commerciaux. Ces derniers doivent enfin obtenir des aides afin de se lancer rapidement dans une production en nombre suffisante « sans attendre la rentabilité, qui ne peut venir que de la production de masse ».Sur ce dernier point, le gouvernement s'est fixé comme objectif d'atteindre un parc de 100.000 véhicules électriques d'ici à cinq ans, un volume propre à faire entrer les constructeurs dans une phase d'industrialisation. Pour ce faire, il compte notamment sur la demande émanant des grandes entreprises et en premier lieu publiques. La Poste sera ainsi chargée de fédérer la demande de ces grands utilisateurs afin de lancer un ou plusieurs appels d'offres (« La Tribune » du 17 février).questions en suspensSans plus tarder, les constructeurs sont donc invités à prendre les devants du côté de l'offre. Bien décidé à devenir « le leader européen des voitures à basses émissions de CO2 d'ici à 2015 », Renault présentait hier une gamme de nouveaux moteurs et notamment électriques. La marque au losange, qui a investi depuis un an maintenant, 200 millions d'euros annuels pour le développement de son moteur, espère que ses véhicules électriques représenteront, à l'horizon 2015, 10 % à 15 % de ses ventes.Malgré les intentions, nombre de questions demeurent au démarrage de cet immense chantier national. À commencer par l'impact que ce projet aura sur la demande d'énergie ? certaines études laissent entendre que cela pourrait représenter l'équivalent d'un EPR supplémentaire.
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