En Europe, plusieurs usines sur la sellette

Quelle place pour l'Europe dans le vaste plan d'économies présenté par General Motors au Trésor?? Telle était, ces derniers jours, la question qui taraudait les responsables politiques allemands, belges et suédois, alors que les rumeurs allaient bon train sur la possible vente ou fermeture de quatre sites de production sur le Vieux Continent.Officiellement, le constructeur américain se refusait hier après-midi à tout commentaire. Tout juste rappelait-on à Detroit, au siège du groupe, le constat dressé la semaine dernière par Carl-Peter Foster, le président de GM Europe?: « Le groupe est confronté à des défis sans précédent, alors que les marchés européens subissent une chute dramatique. » Mais, de sources proches du groupe, on reconnaissait que GM doit réduire massivement ses coûts en Europe pour faire face au marasme des ventes. Selon l'agence Bloomberg, l'objectif d'économie serait chiffré à 1,5 milliard de dollars environ. Ce qui passerait par la fermeture de deux usines Opel, celle d'Anvers, en Belgique, qui emploie 2.700 personnes, et celle de Bochum, en Allemagne, dans la Ruhr, avec 5.300 salariés. Une autre usine allemande d'Opel, celle d'Eisenach, en Thuringe, forte de 1.900 personnes, serait vendue. Enfin, en Suède, la cession ou la fermeture de l'usine Saab de Trollhättan serait aussi au menu.MenacesFace à ces menaces, difficile pour les États de ne pas réagir. Le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Jürgen Rüttgers, est actuellement aux États-Unis pour tenter de sauver les emplois allemands. « Ceux qui croient qu'ils peuvent facilement fermer les usines en Europe doivent savoir que cela peut leur coûter très cher et qu'ils devront faire face à la résistance des politiques et d'Opel » a-t-il averti. En fin de journée, hier, il assurait toutefois, dans une interview au site Internet du quotidien « Bild », « qu'aucune décision de fermeture n'était déjà prise ». Ce qui n'empêche pas les représentants des quatre Länder abritant des usines Opel de réfléchir à la nature de l'aide qu'ils pourraient apporter. En cas de séparation d'Opel et de sa maison mère, l'option d'une prise de participation des Länder est évoquée. Selon l'agence Bloomberg, l'État et les Länder seraient prêts à investir 2 milliards d'euros pour une telle participation. Cette solution est cependant très controversée au sein du personnel politique outre-Rhin. L'État fédéral allemand pourrait aussi, dans le cadre du plan de relance, accorder une garantie à Opel pour ses futurs emprunts.En Belgique, le gouvernement se mobilise aussi pour le site d'Anvers. « Nous sommes prêts à donner des garanties », a déclaré le ministre-président flamand, Kris Peeters. Mais « la question de savoir si nous pourrions entrer dans le capital de l'usine n'a pas encore été discutée au sein du gouvernement », a-t-il ajouté.O.E et R.G.
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