Outre François Fillon, six membres du gouvernement prendront place aujourd'hui sous les dorures du salon Murat. Le patronat est lui aussi convié. Mais c'est entre Nicolas Sarkozy et les syndicats que se jouera véritablement la rencontre à l'Élysée. Et chaque point compte. En programmant une intervention télévisée en fin de journée, le chef de l'État entend couper l'herbe sous le pied des secrétaires généraux des grandes centrales syndicales. Ils auront, bien sûr, droit à leur quart d'heure de gloire pour critiquer les annonces de l'exécutif, mais le président de la République s'est réservé la primeur de défendre directement devant les Français ses mesures sociales. Plus tôt dans l'après-midi, Nicolas Sarkozy aura tenté de convaincre les syndicats réformistes qu'il les a entendus. Il prêtera une attention toute particulière à François Chérèque. Il sait, en effet, que la CFDT peut constituer le maillon faible de l'intersyndicale qui a organisé la journée de manifestations du 29 janvier et prévu celle du 19 mars. Certes, le secrétaire général de la CFDT, qui ne veut pas revivre son isolement de 2003 après son ralliement à la réforme des retraites, fera payer cher son approbation de la politique gouvernementale. Mais la création d'un fonds d'investissement social pourrait modérer ses ardeurs revendicatrices lors de la réunion de l'intersyndicale du 23 février. Autre personnage clé autour de la table, Bernard Thibault. Depuis son passage à Bercy en 2004, Nicolas Sarkozy a su trouver une entente cordiale avec la CGT, que ce soit sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, la fusion GDF-Suez ou la SNCF. Logiquement, Bernard Thibault devrait, ce soir, faire part de sa déception. Mais ce positionnement, qui permet d'encadrer la contestation, ne déplaît pas forcément au gouvernement. Qui redoute plus que tout de voir le mouvement échapper aux syndicats « officiels » et profiter aux trublions tels que Solidaires ou le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot.

latribune.fr

02 Mars 2009, 1:29

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