Le secteur usurpe

Le numéro un mondial de l'agroalimentaire, Nestlé, présente ses résultats annuels demain. Les analystes sondés par l'agence Reuters sont convaincus que le groupe aura résisté à la dégradation de l'économie en 2008, mais ils s'inquiètent pour 2009. D'autant que Kraft a déjà lancé une alerte sur ses résultats. Et Unilever s'est dit incapable de fournir un objectif pour cette année. Enfin, après un exercice 2008 solide, Danone a indiqué que 2009 serait une année « de transition. »C'est dire si la réputation défensive de l'agroalimentaire s'en trouve entachée. De fait, si l'indice Bloomberg du secteur alimentaire européen se tient mieux que le Dow Jones Euro Stoxx 50 (en baisse de 12 % depuis janvier), il perd tout de même 8 %. Peut-être les investisseurs pèchent-ils par excès de pessimisme. Certes, la crise économique conduit les consommateurs à se rabattre sur des marques de distributeurs plutôt que sur celles, plus onéreuses, des industriels. Mais, point positif pour ces derniers, les prix de nombre de matières premières agricoles, comme le lait, ont sensiblement baissé depuis janvier. Résultat, le bureau d'analyse de Deutsche Bank n'hésite pas à prédire aux acteurs européens du secteur une croissance de 5 % à 10 % de leur bénéfice net par action, pour 2009.optique spéculativeLa perte de leur caractère défensif ne tient d'ailleurs pas seulement aux perspectives incertaines délivrées par les valeurs de l'agroalimentaire. Mais également au fait que les investisseurs, à la recherche des placements les plus sûrs, font aujourd'hui la part belle aux obligations, au détriment des actions, même défensives. Les gérants qui demeurent investis en actions le sont pour la plupart dans une optique spéculative, comme en témoigne la flambée des valeurs cycliques. L'agroalimentaire est néanmoins susceptible de les intéresser?: selon le journal « Barron's », il pourrait prendre à Nestlé, Kraft ou Unilever l'envie de croquer Heinz. Dont l'action se paie 11,6 fois seulement le bénéfice estimé pour 2009, selon les données de l'agence Bloomberg. Christine Lejoux
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