Les équipementiers se disputent la manne des services

télécomsDes taux de croissance dépassant parfois les 30 %. Dans le secteur des télécoms, le chiffre a de quoi surprendre. C'est pourtant le rythme suivi depuis plusieurs trimestres par les équipementiers en télécoms dans les services de gestion des réseaux des opérateurs. Pour Ericsson, Nokia Siemens Networks et Alcatel-Lucent, cette activité est un excellent moyen de compenser la concurrence des fabricants d'équipements asiatiques, Huawei et ZTE, encore peu présents dans les services. D'où une compétition féroce depuis quelques trimestres pour décrocher les plus gros contrats.Nokia Siemens Networks vient ainsi de signer avec l'opérateur brésilien Oi pour gérer pendant cinq ans son réseau pour un chiffre d'affaires cumulé de 1,1 milliard d'euros. Début juillet, Ericsson avait remporté la gestion du réseau de l'américain Sprint, s'assurant plus de 3 milliards d'euros de revenus également sur cinq ans. En mai, Alcatel-Lucent s'est associé à l'indien Bharti Airtel, à la fois pour gérer le réseau actuel et préparer son évolution.Pour les opérateurs, confier une partie de la gestion du réseau à un tiers n'est pas nouveau. Les premiers contrats datent même des années 1990. Mais, avec la crise de 2000 et celle actuellement traversée, l'ampleur des contrats a fortement augmenté. En plus de la construction, de la maintenance et de la gestion des équipements de réseaux, la sous-traitance va parfois jusqu'au développement de nouveaux services ou jusqu'à la facturation de l'abonné. Avantage pour l'opérateur : se concentrer sur des activités devenues plus cruciales pour lui (le marketing et le développement commercial) et faire des économies.MutualisationLes contrats comportent souvent un transfert de personnel. 6.000 employés de Sprint vont ainsi passer chez Ericsson. Selon ce dernier, un opérateur peut espérer réduire de 20 % ses charges de fonctionnement en confiant la gestion de son réseau à un tiers. En échange, avec des contrats à long terme, les équipementiers gagnent en visibilité et peuvent, s'ils multiplient les contrats avec les opérateurs, mutualiser leurs équipes et réaliser des économies d'échelle.Le secteur des télécoms est donc en train de vivre le même type de transformation que celui qu'a connue l'informatique au cours des vingt dernières années, avec des géants, comme IBM ou HP, conjuguant équipements et services. IBM dégage aujourd'hui environ le quart de son chiffre d'affaires dans les services. Pour Ericsson, qui revendique la place de numéro un mondial de la gestion des réseaux, les services représentent 8,5 % de ses revenus, mais affichent une croissance de 34 %.Olivier Pinaud
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