Goldman Sachs symbole des excès de Wall Street

Après la crise vient l'heure du soupçon. De part et d'autre de l'Atlantique, depuis l'automne, et maintenant à la faveur de la publication d'excellents résultats par Goldman Sachs cette semaine, le rôle joué par la banque dans la catastrophe des subprimes ? notamment ? devient un sujet de débat. En France, le procès de Goldman Sachs a déjà démarré. Mercredi, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, déballait l'artillerie lourde : « La banque Goldman Sachs est responsable en grande partie de ce qui nous est arrivé. [?] Elle porte une très lourde responsabilité et la voir aujourd'hui noyée sous les dollars de profits et de bonus est proprement scandaleux. C'est honteux. » À Wall Street où l'on continue d'applaudir les succès financiers et leur juste récompense, c'est-à-dire la distribution de bonus, on souligne tout de même que les formidables revenus de Goldman Sachs sont certes portés par des marchés convalescents. Mais qu'ils profitent aussi largement de la place laissée par les victimes de la crise, aujourd'hui disparues (Bear Stearns et Lehman Brothers).Depuis quelques jours, c'est une instruction à charge en bonne et due forme qui circule, très argumentée, sous la plume d'un éditorialiste du magazine américain « Rolling Stone », Matthew Taibbi. N'hésitant pas à qualifier la banque de « vampire » (voir ci-contre), il explique comment Goldman est une « machine à faire des bulles » et comment, à chaque fois, elle sort brillamment des crises qu'elle a provoquée. De la grande dépression des années 1930, à la prochaine tempête qu'il anticipe ? celle du marché des crédits carbone ?, Matt Taibbi assène un leitmotiv : le gouvernement américain peut laisser tomber toutes les banques, toutes sauf Goldman. Il faut dire que depuis le rôle joué par l'ancien directeur du Trésor Henry Paulson, ex-« Goldman boy », dans la gestion de la crise des subprimes, les liens politiques de la banque avec l'administration américaine sont au c?ur des débats. prise de risqueLe succès quasi systématique de la banque et sa force pour générer des revenus reposent sur sa capacité à prendre des risques, notamment dans ce qu'il y a de plus rémunérateur, les activités pour compte propre. Mais si l'on part du principe que ses liens lui permettent d'avoir de bonnes informations, elle prend un risque mesuré. Avec sa culture interne du « pay for performance » qu'évoquait mardi David Viniar, directeur financier de la banque, l'ensemble des salariés de Goldman a un intérêt commun dans cette prise de risque très calculée.
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