Le puissant réseau des « ex-Goldman »

« Government Sachs ». C'est le surnom dont ont affublé les détracteurs de la banque new-yorkaise, accusée d'avoir constitué un puissant réseau au sein de l'exécutif américain, servant ses intérêts de gouvernement en gouvernement. La connexion entre Goldman Sach et l'administration Bush était flagrante : son ancien PDG, Henry Paulson, a été placé à la tête du Trésor grâce à l'appui de Joshua Bolten, un ancien responsable de la banque devenu chef de cabinet de la Maison-Blanche, sous George W. Bush.Goldman Sachs est omniprésente dans le monde de la finance. L'un de ses anciens dirigeants, John Thain, a dirigé la Bourse de New York et piloté sa fusion avec Euronext, avant de prendre la tête de Merrill Lynch dont il sera évincé. La conduite du plan de soutien à la finance (Tarp) a été confiée par le Trésor à un ancien de Goldman Sachs : Neel Kashkari. Les dirigeants de Lehman Brothers affirment que le Trésor et la Réserve fédérale de New York, où siégeaient des « ex » de Goldman, ont laissé sombrer l'établissement pour en finir avec sa principale rivale. Depuis l'élection de Barack Obama, la présence d'anciens de Goldman Sachs reste importante au sein du gouvernement. Le successeur d'Henry Paulson, Timothy Geithner, a fait de Mark Patterson, un ancien lobbyiste de la banque, son principal conseiller tandis que Gary Gensler, dix-huit ans de maison, préside le gendarme des marchés dérivés (CFTC).« Le concept selon lequel nous bénéficions d'une influence déraisonnablement excessive est amusant mais complètement faux », affirme Lucas van Praag, le porte-parole de Goldman Sachs, assurant au contraire que « la présence d'ex-responsables de Goldman Sachs dans l'administration a tendance à (nous) desservir ». Van Praag explique : « Le fait que de nombreux anciens travaillent ensuite au gouvernement, dans des ONG, la philanthropie ou des hedge funds est lié à notre culture interne : nos meilleurs éléments se voient accorder le statut de partenaires lorsqu'ils ont une trentaine d'années, et quand ils atteignent la quarantaine, nous les poussons à travailler ailleurs, de façon à conserver un effectif jeune, ce qui n'est pas ordinaire à Wall Street. » Puis le responsable justifie : « Nos anciens employés, à l'aise financièrement, ressentent souvent l'envie de servir leur pays, ce qui explique leur présence dans le public. »récusationsLa banque s'évertue à démontrer que contrairement à ce qu'affirment ses détracteurs, le fait qu'Henry Paulson ait dirigé le Trésor lorsque Wall Street implosait a empêché Goldman Sachs de réaliser des acquisitions dont profitent aujourd'hui ses concurrents. « Nous avons été complètement écartés du processus de reprise de Bear Stearns alors que nous étions intéressés par ses activités hypothécaires », dévoile Van Praag, « pareil pour Washington Mutual dont nous songions au rachat total ou partiel ». Éric Chalmet, à New York
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