L'italien NTV prêt à accompagner la SNCF en Europe de l'Est

ferroviaireL'alliance de la SNCF avec l'opérateur privé italien de trains NTV devrait se développer au-delà des marchés italien et français. « Nous réfléchissons beaucoup à coopérer avec la SNCF dans des pays tiers », indique à « La Tribune », Giuseppe Sciarrone, directeur général et actionnaire de NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori). « Nous songeons notamment à organiser avec la SNCF le transport de passagers dans les pays de l'Est. Pour le moment, nous concentrons toute notre énergie sur le lancement de notre offre en 2011, mais, ensuite, nous étudierons notre développement », précise-t-il. « Nous espérons qu'avec la SNCF notre mariage sera de longue durée. Nous travaillons bien et efficacement ensemble », assure le patron de l'opérateur privé, dont la SNCF détient 20 % du capital. Avec 33,5 % des parts, les grands actionnaires fondateurs de NTV sont les hommes d'affaires Diego Della Valle (chaussures Tod's), Luca Cordero di Montezemolo (président de Fiat et de Ferrari) et Gianni Punzo. Un actionnariat bouclé pour cinq ans, avant une probable introduction en Bourse. « Nous commencerons en 2011 avec les lignes à grande vitesse Milan-Rome-Naples puis, à mesure que les trains d'Alstom arriveront, nous opérerons aussi sur Turin-Milan, Rome-Venise et Rome-Bari. »s'inspirer du marketingNTV joue aussi les synergies avec son actionnaire français pour le système de réservation : « La SNCF a une grande expérience de ces systèmes, ils sont très innovants et nous les adaptons pour notre train Italo. » NTV pourrait aussi s'inspirer de pratiques de marketing des TGV français, comme les voitures spécifiques pour les familles avec enfants ou pour les jeunes. En revanche, « nous n'aurons pas de guichets de vente dans les gares, car cela est peu fonctionnel et représente un coût élevé pour une productivité assez faible. Nous vendrons nos billets sur Internet, dans les agences de voyages, par téléphone ainsi que dans les gares avec des billetteries automatiques », explique le dirigeant. D'ailleurs, NTV ne déploiera que 250 personnes dans les gares, sur un effectif total de 1.000 salariés, pour moitié constitué de personnel de bord. Il vient de sélectionner 50 jeunes pour les former à conduire ses trains à grande vitesse en construction chez Alstom.Alstom doit lui livrer 25 rames de sa nouvelle génération AGV à partir de 2011, à raison de 2 trains par mois. « Nous avons une option pour acheter 10 autres trains d'Alstom, trois ans après la livraison du dernier train de la première commande, c'est-à-dire en 2015, et je suis confiant que nous exercerons cette option », révèle le directeur général. NTV a déjà versé 120 des 600 millions d'euros de cette première commande d'AGV, le reste étant versé par le biais d' un leasing. NTV devra aussi acquitter 140 millions par an de péage au réseau ferré italien (sur la base de 13,5 euros par kilomètre) pour un chiffre d'affaires annuel à moyen terme de 500 millions.« Un péage élevé qu'il faudrait modifier si l'Italie veut favoriser le développement de ce transport et utiliser au maximum son infrastructure de trains à grande vitesse », note Giuseppe Sciarrone. Il est toutefois confiant : « Nous avons au moins trois ans d'avance sur de possibles concurrents, et le marché italien TGV, un peu comme la téléphonie mobile, ne peut absorber au plus que trois opérateurs : l'opérateur public, Ferrovie dello Stato, nous et un troisième. » Et puis le train Italo sera a priori lancé au moment de la reprise économique, de quoi soulager le patron de NTV. Frank Paul Weber, à RomeL'italien joue aussi les synergies avec son actionnaire français pour le système de réservation.
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