Le plan de relance accélère l'activité

Les perspectives de croissance de l'activité pour la Chine en 2009 sont à présent de 7,2 %, selon la mise à jour trimestrielle de la Banque mondiale (BM) publiée hier. Même si elle est en retrait par rapport aux taux de croissance à deux chiffres de ces dernières années, cette variation (supérieure à la prévision initiale de la BM de 6,5 %) paraît déconnectée du reste de la conjoncture mondiale, en berne (??3% attendu en 2009, hors Chine). Certains économistes vont jusqu'à ressusciter la théorie du découplage entre les cycles chinois et du reste de la planète dans un contexte de sortie de crise. Mais à y regarder de plus près, la prudence s'impose.Selon la BM, sur un taux de croissance de 7,2 % attendu cette année, « 6 points de pourcentage proviennent des dépenses initiées par le gouvernement, auxquelles s'ajoute la stimulation résultant des baisses d'impôt ». En clair, « sans l'intervention gouvernementale, la croissance chinoise se limiterait à environ 1 % en 2009 », explique Edgardo Torija-Zane, économiste chez Natixis. Mis en place en novembre, le plan de relance s'élève à 4.000 milliards de yuans (584 milliards de dollars) et court sur deux ans. Le gouvernement central s'est engagé à assurer 29 % des dépenses, souligne la BM, le reste étant à la charge des autorités locales. Ce plan massif représente environ 15 % du PIB et s'accompagne d'une puissante irrigation de l'économie par le crédit bancaire depuis le début de l'année, qui est orchestrée par les autorités du pays. Au point que la BM évoque un « plan de stimulation monétaire » évalué à 5.000 milliards de yuans depuis janvier, selon Edgardo Torija-Zane. Grâce à ses efforts, Pékin s'approchera, sans l'atteindre toutefois, d'une croissance de 8 % cette année, seuil critique pour la Chine. Le PIB devrait augmenter de 7,7 % en 2010, selon la BM.exportations en recul« Quel sera pourtant le moteur capable de prendre le relais du plan de stimulation, une fois ses effets épuisés ? », s'interroge Thibaud Voïta, économiste à Asia Centre (Sciences Po Paris). L'évolution des exportations, pilier de la croissance des dernières années à défaut d'un marché domestique dynamique, reste très incertaine. La BM souligne que les exportations ont reculé de 20 % en volume en avril et mai par rapport à la même période de 2008. Aussi, tous les spécialistes recommandent à Pékin de renforcer la consommation des ménages tout en réorientant son modèle d'« adoption et d'adaptation » des technologies étrangères vers celui de « la compétitivité tirée par l'innovation ». Mais ces changements ne pourront pas se faire sans l'appui des autorités locales, dont les préoccupations sont à plus court terme, commente Thibaud Voïta. laurent chemineau
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