Les critiques fusent sur la réforme Obama

Regulation« Nous pouvons être en désaccord sur les détails et nous allons devoir régler toutes ces questions. Mais les Américains moyens ont trop souffert ; la confiance dans notre système financier a été trop ébranlée ; notre économie s'est trop approchée du précipice pour que nous laissions passer cette occasion. » Hier, au Sénat, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a engagé le Congrès à adopter au plus vite la plus ambitieuse réforme réglementaire des marchés financiers proposée aux États-Unis depuis les années 1930.les lobbies s'agitentLe président de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, l'influent Barney Frank, a prévenu que cette réforme était « très vraisemblablement susceptible d'être votée? en substance ». Car le Capitole critique la nouvelle mission qu'entend confier l'administration Obama à la Réserve fédérale : surveiller les institutions financières susceptibles de présenter une menace pour la stabilité du système financier. « Il y a une différence entre le fait de lui accorder des pouvoirs et le fait qu'elle agisse », prévient Jim Bunning, sénateur républicain du Kentucky, rappelant que la Fed s'était montrée incapable de prévenir la tempête financière qui a éclaté à l'été 2007, et de défendre les consommateurs, victimes de la crise des crédits subprime.Les lobbies de Wall Street s'agitent. Directeur général de l'Association bancaire américaine (ABA), Edward Yingling juge que cette « proposition est si vaste et si controversée qu'il sera extrêmement difficile de la promulguer » et assure qu'elle « créera une grande incertitude sur les marchés financiers ». L'Association des hedge funds (HFA) dénonce des mesures « excessivement pesantes » pour les sociétés ayant moins de 250 millions de dollars sous gestion, et « qui pourrait avoir un impact significativement négatif sur l'économie américaine ». Enfin, la principale association patronale (US Chamber) s'affirme « déçue » par une réforme qui ne règle pas, selon elle, le problème de la fragmentation de la supervision financière.Éric Chalmet, à New York
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