Des flux de capitaux favorables au dollar

Dans un monde tétanisé par la peur, les actifs libellés dans la monnaie la plus liquide du monde ? le dollar ? retrouvent un formidable pouvoir d'attraction. L'évolution du billet vert lui-même l'atteste : après son spectaculaire rebond d'août à octobre, son indice pondéré face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis continue d'évoluer autour de ses plus hauts niveaux depuis deux ans. Mais les autres actifs américains ne sont pas en reste, ce qui soutient mécaniquement le dollar. Le Trésor américain a rendu public hier le montant des flux nets de capitaux vers les États-Unis pour le mois de septembre. Et, divine surprise, l'excédent des entrées de capitaux à long terme (actions, obligations d'entreprises et emprunts d'État) est passé de 21 milliards de dollars en août à 66,2 milliards, trois fois plus qu'anticipé par les économistes. De quoi éponger le déficit commercial qui s'est élevé à 56,5 milliards de dollars. Si l'on ajoute les titres à court terme, les flux nets deviennent excédentaires de 143,4 milliards de dollars en septembre, contre 21,4 milliards en août. L'attirance des investisseurs étrangers pour l'Oncle Sam, Chine en tête, devenue le premier détenteur de bons du Trésor, devant le Japon, est telle que sur douze mois glissants le solde excédentaire s'affiche en hausse de 17,8 % par rapport aux douze précédents pour totaliser 831,6 milliards de dollars. montée en puissanceSi le dollar n'a pas tiré un profit immédiat de ces chiffres très favorables, les stratèges n'en prédisent pas moins une poursuite de sa montée en puissance qui devrait l'entraîner vers 1,20 pour 1 euro au cours des trois prochains mois, une prévision que partageaient hier UBS et Goldman Sachs. En attendant, le billet vert a stationné autour de 1,2650 pour 1 euro, freiné dans son élan par la plus forte baisse mensuelle des prix à la production aux États-Unis ? en retrait de 2,8 % en octobre ? depuis 1947, qui a ravivé les anticipations de nouvelle détente des taux de la Fed. Les marchés à terme incorporent déjà un assouplissement d'un demi-point lors de son prochain conseil le 16 décembre, qui ferait tomber le taux cible des fonds fédéraux à 0,5 %, au plus bas de l'histoire monétaire moderne. Mais ce serait vraisemblablement le dernier, alors que la marge de baisse de la BCE reste considérable. Isabelle Croizard
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.