Les universitaires maintiennent la pression

Malgré les vacances scolaires, ils étaient hier, selon les estimations, entre 32.000 et 53.000 enseignants-chercheurs, étudiants mais aussi enseignants des premier et second degrés à défiler à nouveau dans les rues des grandes villes, à l'appel de la coordination nationale des universités et de nombre de syndicats et de collectifs (FSU, CGT, FO, Solidaires, Unef, Sauvons l'université, Sauvons la recherche, AutonomSup, Unsa-Éducation, etc.). Objectif : protester, comme le 10 février, contre les réformes en cours dans l'enseignement supérieur et la recherche et les 900 suppressions de postes programmées au budget 2009.Car les derniers gestes distillés par le gouvernement n'ont pas suffi à calmer la grogne. La médiatrice, Claire Bazy-Malaurie, chargée de « réécrire » le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs ? Jugée trop technocrate, cette énarque issue de la Cour des comptes est loin de faire l'unanimité et sa mission est considérée trop restreinte. Les « nouvelles pistes » évoquées par Nicolas Sarkozy sur le même sujet ? Un miroir aux alouettes pour tous ceux, toujours choqués par son discours du 22 janvier, qui exigent le retrait du texte et des négociations plus larges. Le délai supplémentaire de six semaines accordé pour transmettre les maquettes des futurs mastères enseignement ? Taxé de mesure « cosmétique » ne traitant pas le fond du problème : à savoir la suppression de l'année de stage rémunérée suivant la réussite du concours. À ce jour, moins de 10 universités (sur 66 intégrant un IUFM) ont rendu leur copie. François Fillon a eu beau assurer mercredi qu'il souhaite « créer les conditions d'un dialogue constructif » et « dissiper les malentendus », rien n'y fait.suppressions de postesLes universitaires ont bien compris que le gouvernement ne compte pas bouger sur le catalyseur du mouvement : les suppressions de postes. L'enseignement supérieur et la recherche bénéficient déjà d'un régime dérogatoire, argue-t-on dans l'entourage de Valérie Pécresse, puisque ce n'est pas un poste de fonctionnaire sur deux qui n'est pas remplacé mais un sur six.Bref, le gouvernement est sur la ligne de crête mais il s'escrime à prouver qu'il tient bon et, surtout, qu'il est ouvert aux propositions. En l'occurrence, ces dernières sourdent ici et là. Un groupe de travail de députés UMP a transmis les siennes mercredi à la médiatrice (évaluation qualitative par le Conseil national des universités, plafond d'heures d'enseignement, etc.). Le Modem a fait hier ses « contre-propositions ». Quant à la conférence des présidents d'université (CPU), qui est largement sortie de sa réserve ces derniers temps, elle a expressément demandé hier, à l'issue d'une assemblée plénière, le « rétablissement des postes supprimés » (225 dans les universités), une « réécriture » du décret sur le statut des enseignants-chercheurs ainsi qu'une « année de concertation » sur la réforme de la formation des maîtres, avec la mise en place « immédiate » d'une commission nationale. La CPU, qui demande toujours aux universités de « surseoir à la remontée des maquettes », attend des réponses claires pour le 5 mars. Elle se dit prête à prendre ses responsabilités. Tant chez Valérie Pécresse que chez Xavier Darcos, on se réjouit de la disparition de la demande d'un « report » de 2010 à 2011 des nouveaux concours de recrutement des enseignants. Les deux ministres, « ouverts » à toute proposition d'amélioration, répondront et donneront des « compléments d'information dans les meilleurs délais ». Tout est dans l'épaisseur du trait? n
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