« L'ouverture, ce n'est pas seulement une

Êtes-vous candidat à un poste à l'occasion du prochain remaniement ?Je ne suis candidat à rien. L'ouverture, ce n'est pas en soi scandaleux. François Mitterrand l'a bien tenté en 1988, et cela n'a pas provoqué alors de hurlements? Mais ce n'est pas seulement une affaire de casting ! La vraie question est de savoir si l'ouverture peut être une source d'idées nouvelles pour le pays. Depuis 2007, cela peut se discuter. Mais je ne me plaindrais jamais que Nicolas Sarkozy reprenne, à son compte, des idées auxquelles nous croyons. Peu importe les arrière-pensées politiques. L'essentiel c'est l'intérêt supérieur du pays.Que diriez-vous à la tribune du Congrès, lundi, si l'on vous y donnait la parole ?Ma conception de la politique, c'est de placer l'exigence de vérité au-dessus de tout. Donc pas d'anti-sarkozysme primaire. J'essaierais donc d'être le plus honnête possible. Je reconnaîtrais que la politique étrangère de Nicolas Sarkozy a plutôt évolué dans le bon sens avec le rééquilibrage de la position française au Moyen-Orient, une présidence de l'Union européenne utile, son initiative de réunir le G20, le renforcement des liens avec l'Amérique latine. Je suggérerais pourtant d'autres actions comme le renforcement du couple franco-allemand.Même satisfecit en matière de politique intérieure ?Je donnerais des bons points pour la politique environnementale, pour le vote de la loi Hadopi, qui est dans la droite ligne de la diversité culturelle que nous avons défendu, pour la réforme de la représentativité syndicale. J'approuve le récent discours du président devant l'Organisation internationale du travail. François Mitterrand aurait pu le prononcer. Je suis bien sûr satisfait de la révision constitutionnelle encore trop timide que j'ai approuvée dans ses grandes lignes. Mais il faudrait aller plus loin pour moderniser la vie politique et renforcer les droits de l'opposition en supprimant le cumul des mandats et en instaurant un système de représentation proportionnelle avec une prime au parti arrivé en tête. Car la proportionnelle permet tout à fait de dégager une majorité. On l'a vu en 1986 ! Malheureusement, il y a une union sacrée droite-gauche pour ne rien changer !En revanche, je n'approuve pas la politique fiscale. Pourquoi tous ces cadeaux fiscaux à certains contribuables qui privent le Trésor public de ressources au moment où nous en avons le plus besoin ? La baisse de la TVA dans la restauration ne créera aucun emploi. C'est 2,4 milliards jetés par les fenêtres ! Il fallait agir sur les charges. La politique en matière d'éducation n'est pas bonne. Pourtant, notre système scolaire, c'est notre force de frappe pacifique.Comment le PS peut-il se sortir de la crise dans laquelle il est, surtout après l'échec des européennes ?Je suis convaincu qu'une bonne partie de ceux qui ont voté pour les listes Cohn-Bendit revoteront socialistes. Mais il faut reconstruire une identité socialiste. Cette identité est en crise depuis 2002, même si elle a été masquée par nos succès aux élections locales. Le PS n'a jamais eu autant d'élus de terrain alors même qu'il est un petit parti en nombre d'adhérents, à peine 100.000, avec une tête nationale immobilisée par les rivalités de clans. Le grand manque, c'est une vraie base militante. Il faut que nous arrivions à 400.000 adhérents.Comment y arriver ?D'abord, il faut un peu de bonheur, d'énergie à militer pour une cause. Pourquoi les gens ont-il voté pour Daniel Cohn-Bendit aux européennes ? Parce qu'il donnait envie de voter pour lui ! On ne va pas voter pour des gens gris souris ! En pratique, comme il y existe aujourd'hui un financement public des partis, cet argent ne doit pas servir à financer une bureaucratie mais à recruter de nouveaux militants. Je couperais donc la moitié des dépenses de l'administration du PS. Elles serviraient à baisser le montant des cotisations des adhérents. Lorsque j'étais en responsabilité dans le parti, j'avais lancé l'adhésion par Internet. Cela a fait venir 60.000 personnes. Aujourd'hui, je pense qu'il faut proposer l'adhésion à 1 euro pour les jeunes !Êtes-vous favorable à des primaires pour désigner le candidat socialiste ?Au départ, j'étais seul avec François Rebsamen à l'être au PS. Je constate que l'idée fait son chemin dans le parti. Mais je suis favorable à un système où seuls participent les électeurs s'engageant à voter ensuite pour le candidat choisi. n J'approuve le récent discours du président devant l'Organisation internationale du travail. François Mitterrand aurait pu le prononcer.
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