Die Linke en perte de vitesse

Deux ans après sa fondation, Die Linke, le parti allemand à gauche de la gauche, tient son congrès ce week-end à Berlin. Dans une ambiance lourde. Car le parti patine électoralement, malgré la crise. Aux européennes, Die Linke a glané 7,5 % des voix : c'est certes plus que les 6,1 % de son prédécesseur, le PDS, en 2004, mais c'est en deçà des attentes de la direction qui veut dépasser les 10 %. Et les derniers sondages pour les élections fédérales du 27 septembre ne sont guère plus encourageants et lui promettent à peine plus que les 8,7 % de 2005. Ni l'effondrement des sociaux-démocrates, ni le chômage, ni les faillites n'ont donc poussé les Allemands dans les bras du parti de gauche qui, en période de crise, préfèrent se retourner vers des partis modérés. Pour Die Linke, qui l'été dernier était donné en troisième position à près de 14 % des voix, la déception est grande. Beaucoup critiquent désormais ouvertement le leadership d'Oskar Lafontaine. L'ancien social-démocrate, brièvement ministre des Finances de Gerhard Schröder et candidat malheureux à la chancellerie en 1990, tient d'une main de fer le parti et lui a imprimé un discours très dur, fortement anticapitaliste. stratégie peu payante Le programme électoral du parti a ainsi été « gauchis頻 par la direction en mai par rapport : désormais, le parti réclame un salaire minimum de 10 euros l'heure (contre 8 initialement prévu), la création de 2,5 millions d'emplois, dont la moitié dans la fonction publique, et une hausse notable des allocations chômage. Une stratégie peu payante qui a le don d'agacer les membres de l'ex-RDA prompts à réclamer une politique plus « réaliste » et une stratégie d'unité avec le SPD, comme c'est le cas à Berlin où les deux partis « rouges » gouvernent ensemble. Jusqu'ici, les « réalos » de l'Est se taisaient, comptant sur l'effet Lafontaine pour s'implanter à l'Ouest. Mais, désormais, les mécontents ne se cachent plus. Plusieurs membres du parti ont claqué la porte en dénonçant la stratégie et l'autocratie de Lafontaine. Seul moyen pour ce dernier de se relancer et de briser la spirale de l'échec : réaliser fin août un bon score aux élections régionales de Sarre, dont il a été ministre président de 1985 à 1998. Romaric Godin, à Francfortallemagne
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