Les cours du gaz naturel peinent à rattraper le pétrole

Le gaz, pétrole de demain ? Pas vraiment, si l'on scrute les marchés financiers. Les échanges de gaz sont compliqués : le gaz naturel liquéfié reste marginal, car les infrastructures nécessaires à son conditionnement et son transport sont encore rares. Les marchés demeurent donc localisés. Aux États-Unis, le marché du gaz naturel est loin d'évoluer en fonction de celui du pétrole, le West Texas Intermediate. La matière première a ainsi touché, mardi, un plus-bas depuis 2002 à 3,096 dollars le million de BTU (British thermal unit) ; à cette date, le baril cotait 25 dollars, contre 69 dollars hier. Les déconvenues des prix du gaz outre-Atlantique s'expliquent partiellement par le recul conjoncturel de la demande, lié à une activité économique ralentie. Mais c'est surtout l'abondance structurelle de l'offre qui déprime les cours. En juin dernier, le Potential Gas Commitee a drastiquement réévalué les réserves de gaz naturel du pays : en un an, elles ont grimpé de 36 % ! Ce qui laisse plus de cent années de consommation minimum aux Américains. Une réévaluation liée aux réserves non conventionnelles désormais prises en compte : il s'agit du gaz emprisonné dans les « shales », des roches sédimentaires argileuses, que l'on extrait grâce à l'injection d'eau sous pression. À ces réserves encore inexploitées s'ajoutent de nombreux forages, démarrés durant les trois dernières années, aujourd'hui mis en sommeil. Enfin, la saison s'annonce calme sur le front des ouragans, qui désorganisent d'ordinaire l'extraction. Les stocks réalisés avant le début de la saison pèsent aujourd'hui sur les cours du gaz, qui devraient continuer de sombrer selon Barclays Capital. Seule source de réconfort pour les producteurs, la loi sur le climat aux États-Unis, qui incitera notamment les électriciens à utiliser du gaz plutôt que du charbon ou du fioul, en raison de sa moindre empreinte en CO2. Un motif qui explique aussi l'intérêt de la Chine pour le gaz australien. Aline Robert
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.