Le directeur général du FMI affaibli

Suspecté d'être intervenu lors du départ d'une subordonnée avec laquelle il a entretenu des relations privées, Dominique Strauss-Kahn, actuel directeur général du FMI, fait l'objet d'une enquête susceptible de le déstabiliser. Une affaire qui rappelle étrangement le précédent Wolfowitz, du nom de l'ancien président de la banque mondiale, qui avait été poussé à la démission en juin 2007 après être intervenu dans le processus de promotion de sa compagne, également salariée de l'organisation.Cette fois-ci, les enquêteurs, qui appartiennent à un cabinet juridique extérieur au FMI, se demandent si l'ancien ministre français a fait preuve de favoritisme à l'égard de la Hongroise Piroska Nagy, qui vient de quitter son emploi pour rejoindre la Berd (Banque européenne de reconstruction et de développement) à Londres. Dominique Strauss-Kahn a immédiatement clamé sa volonté de coopérer avec les enquêteurs. " L'incident qui s'est produit dans ma vie privée " a eu lieu en janvier 2008, a-t-il déclaré dans un communiqué, " à aucun moment je n'ai abusé de ma position de directeur du Fonds. "" UNE AVENTURE ANCIENNE"En pleine divergence entre les États-Unis et l'Europe sur le rôle des institutions internationales dans la crise financière, les accusations portées contre DSK compliquent singulièrement le dialogue de part et d'autre de l'Atlantique. " Si ces accusations sont vraies, je pense que [Dominique Strauss-Kahn] devra partir ", a estimé un ancien économiste du Fonds, Michael Mussa.Dans l'entourage de DSK, on expliquait hier que le patron du FMI espère être blanchi avant la fin de la semaine, le rapport de la commission d'enquête interne devant être rendu jeudi. Le " Board " du FMI se réunira alors pour décider. On souligne qu'il s'agit d'" une aventure ancienne, qui a eu lieu début 2008, une rencontre d'un soir, entre deux adultes consentants ". " Ensuite, la rumeur a enflé au sein du FMI, ce qui a conduit le doyen égyptien à ouvrir une procédure classique ", expliquent les proches de DSK, qui se disent " sereins " sur les conclusions de l'enquête.Le Français, qui a reçu hier le soutien de sa femme Anne Sinclair, devrait être entendu par les enquêteurs lundi ou mardi. Dans son entourage, on s'interroge sur les véritables motivations de ce déballage médiatique. Certains s'interrogent sur le rôle du délégué russe auprès du FMI, Alexei Mohzin, qui avait combattu la candidature de DSK à la tête du Fonds.
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