Le secteur en plein marasme boursier

Sinistré dans la réalité, le secteur automobile l'est tout autant en Bourse. Il faut dire qu'après les banques, les constructeurs sont ceux qui paient le plus lourd tribut à la crise. Et pour cause?: ils sont pour ainsi dire au centre d'une série de calamités.Conjuguant les activités d'industrie et de banques, le secteur subit de plein fouet à la fois la crise économique et celle du crédit. Sans compter que l'ensemble des valeurs automobiles avait fortement souffert de la flambée des cours du pétrole sur la première moitié de 2008. En témoigne, sur un an, la chute de 40 % de l'indice sectoriel mondial de Bloomberg. Et encore, la dégringolade aurait pu être plus sévère sans « l'effet Volkswagen » dont le titre a flambé fin octobre, emmenant avec lui l'ensemble de l'indice.la fin d'une périodeEt pour l'heure rien ne semble indiquer que la tendance va s'inverser. Dans une note, les analystes de Citigroup estimaient il y a peu que 2009 devrait marquer la fin d'une période bénéficiaire pour les constructeurs européens avec une baisse de l'ordre de 15 % des volumes sur l'exercice en cours. La banque pour qui le secteur ne montre aujourd'hui aucun intérêt d'investissement, souligne à cet égard que les conditions indispensables à la reprise du marché passent par un regain de confiance du consommateur et une relance du marché du crédit.En attendant, la chute des ventes va irrémédiablement amener les constructeurs à puiser dans leur trésorerie, et accroître leur endettement pour financer leurs stocks. Les analystes de chez Natixis estiment ainsi qu'un groupe comme Renault devrait voir son endettement bondir de 4 milliards d'euros en 2008 pour atteindre 6 milliards à la fin de l'année, 2009 devant se traduire par une dégradation de 1,4 milliard d'euros supplémentaires de la dette. Les mêmes stocks devraient également donner lieu à d'importantes dépréciations à l'occasion des résultats annuels, l'offre du secteur ayant été dans son ensemble excédentaire ces dernières années. Enfin, dans ce contexte, il y a fort à parier que les constructeurs fassent une croix sur le versement d'un dividende cette année.Autant d'arguments qui incitent actuellement les investisseurs à rester à l'écart du secteur. Le seul intérêt financier résulte dans les valorisations particulièrement attractives. À titre d'exemple, ING soulignait récemment que la valorisation boursière d'un groupe comme PSA s'apparente actuellement à celles des firmes américaines au bord de la faillite. Gaël Vaut
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