Dans le privé, la baisse des délais de paiement semble entrer dans les m ? urs

Alors que les donneurs d'ordres publics semblent parfois traîner des pieds pour régler en temps et en heure leurs fournisseurs dans le délai de 30 jours prévu par la loi (lire « La Tribune » d'hier), il semble que la réduction des délais de paiement soit de mieux en mieux respectée dans le secteur privé. Pour mémoire, le paiement d'une facture ne doit pas dépasser la limite de 60 jours à compter de la date d'émission ou 45 jours fin de mois. Un impératif prévu par la loi de modernisation de l'économie (LME) entrée en vigueur le 1er janvier.« Nous sommes dans le sens de l'histoire. La réduction des délais de paiement est désormais entrée dans les m?urs », observe l'économiste Jean-Paul Betbèze, qui préside l'Observatoire des délais de paiement, en se reposant sur l'enquête dévoilée hier par l'Agence française des trésoriers d'entreprise (AFTE). Selon celle-ci, le solde d'opinions relatif à l'évolution des délais de paiement s'améliore légèrement en avril. Le solde s'était déjà fortement amélioré entre décembre et janvier à la suite de la nouvelle réglementation. « C'était le moyen le plus efficace de soulager la trésorerie des entreprises », insiste l'économiste.La multiplication des demandes de dérogations pour retarder l'application de la réduction des délais de paiement ne risque-t-elle pas de dénaturer ce dispositif ? Comme Hervé Novelli, le secrétaire d'État chargé des PME en charge de ce dossier, Jean-Paul Betbèze est serein. « On y voit simplement plus clair dans les demandes de dérogations. Au total, 39 demandes ont été formulées, dont la moitié concernent le secteur du bâtiment. Ce qui signifie concrètement que 80 % des secteurs économiques doivent respecter dès aujourd'hui les délais de paiement, les 20 % restants ayant jusqu'au 1er janvier 2012 pour y parvenir », détaille-t-il.Une manne salutaireRéunis hier, les membres de l'observatoire ont décidé le lancement d'une vaste enquête téléphonique auprès des entreprises, qui se déroulera en mai et juin. « On connaîtra donc l'effet réel de la LME sur la réduction des délais de paiement à la fin de l'été, une fois ces données retraitées par la Banque de France », explique-t-on dans l'entourage de Hervé Novelli.Avant le vote de cette loi, les délais de paiement en France s'élevaient à 67 jours, soit 10 jours de plus que la moyenne européenne. Un alignement sur la moyenne européenne permettrait de dégager 4 milliards d'euros de trésorerie supplémentaires pour les entreprises, avait estimé Hervé Novelli lors de la présentation du rapport 2008 de l'observatoire. Une manne salutaire dans le contexte actuel. F. Pi.
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