La santé de la Pologne fait mentir les économistes

Europe orientaleLes plombiers polonais se portent bien. Au c?ur d'une Europe de l'Est très touchée par la crise, la Pologne fait figure d'exception. Les prévisions du Fonds monétaire international font état d'une contraction du PIB de seulement 0,7 % sur l'année 2009. Quel contraste avec les performances des autres pays de la zone, qui ont enregistré des chutes fracassantes au deuxième trimestre, allant jusqu'à ? 19,6 % en Lettonie. La situation polonaise est « remarquable, compte tenu du climat international », affirme Rory MacFarquhar, économiste spécialiste de la région chez Goldman Sachs, à Moscou.indépendanceSelon cet expert, elle s'explique avant tout par le faible degré d'ouverture de l'économie, favorisant une indépendance vis-à-vis de ses voisins en crise. Là où la Hongrie et la République tchèque exportent près de 55 % de leur production, la Pologne n'en vend que 28 % à l'extérieur. « Avec un marché de 38 millions d'habitants, la demande intérieure suffit à soutenir la production », affirme Jaroslaw Janecki, chef économiste à la Société Généralecute; Générale, à Varsovie. D'autant que, si la hausse du chômage (le taux est passé de 6,7 % en décembre dernier à 10,5 % en juillet) est forte, le revenu disponible est encore suffisant pour consommer.La stratégie gouvernementale pour miser sur la demande intérieure a également servi les banques, qui, aujourd'hui, ne ploient pas sous les dettes en devises. Contrairement à d'autres pays, qui se sont jetés à corps perdu dans les emprunts en euros ou en yens, assortis de taux d'intérêt plus faibles que leur propre monnaie, les Polonais ont préféré le zloty. En Hongrie, le crédit, dopé par les prêts en devises, a connu une croissance dix fois supérieure à celle du PIB, tandis qu'il s'est contenté de coller à la croissance en Pologne. « Les banques polonaises sont demeurées largement locales. Il n'y a pas eu autant qu'ailleurs de rachat par des institutions étrangères attirées par une croissance rapide, poursuit Rory MacFarquhar, de Goldman Sachs. Ce qui est plutôt passé pour une faiblesse à l'époque ». Un rapport du FMI de 2007 expliquait ainsi que « si les entraves structurelles au crédit ne sont pas retirées, l'économie polonaise risque de prendre du retard dans son développement »? Claire Fallou
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