L'État néerlandais recapitalise ING avec de strictes conditions

Dix milliards d'euros vont être injectés par l'État dans la banque ING, pour l'aider à faire face à la crise, ont annoncé les autorités de La Haye dimanche soir. La plus grande banque néerlandaise, avec 120.000 employés et 338 milliards d'euros de dépôts, est la première du pays à avoir appelé l'État à la rescousse. Elle absorbe la moitié du fonds que le La Haye a mis le 8 octobre à la disposition du secteur financier. L'action ING, qui avait perdu plus de 27 % vendredi, a repris 23,2 % à la mi-journée hier, sur une Bourse d'Amsterdam en hausse de 4,4 %.Malgré les déclarations insistantes de Nout Wellink, le directeur de la banque centrale néerlandaise (DNB), sur la " bonne santé " d'ING, le groupe a déclaré des pertes de 500 millions d'euros au troisième trimestre. ING, pourtant, passait il y a peu encore pour un groupe solide, donné comme racheteur potentiel, début octobre, d'ABN-Amro aux Pays-Bas. La structure de banque-assurance n'a pas non plus hésité à reprendre, le 8 octobre, les dépôts de Kaupthing Edge, filiale britannique d'une banque islandaise qui, sans repreneur, aurait fait faillite.IMPORTANTES CONTREPARTIES" Quand toutes sortes de banques renforcent leurs réserves, le secteur change radicalement ", a expliqué Michel Tilmant, le PDG d'ING. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans divers pays d'Europe des banques ont déjà reçu des injections de capitaux ces deux dernières semaines. " Pour cette raison, ING ne pouvait pas être en reste, même si la santé de l'entreprise ne s'est pas dégradée ", a affirmé Michel Tilmant. Wouter Bos, ministre des Finances qui est aussi le chef du Parti travailliste, a exigé d'importantes contreparties. Dès que le groupe ING dégagera des profits, il devra verser chaque année au Trésor au moins 8,5 % d'intérêts sur les 10 milliards injectés. Les intérêts pourront augmenter en fonction des dividendes distribués. En revanche, si l'État n'a pas été remboursé au bout de trois ans, l'État pourra transformer son capital en actions. Le gouvernement va nommer deux personnes au conseil d'administration du groupe, disposant d'un droit de veto sur les décisions touchant à la stratégie. La direction d'ING est par ailleurs prête à renoncer à ses primes pour 2008, et à se soumettre à une nouvelle politique de rémunération, avec des primes qui seront réduites à un an de salaire, sans majoration. Ces derniers points sont plus que symboliques : le ressortissant belge Michel Tilmant est bien connu pour être l'un des PDG les mieux payés des Pays-Bas, avec 2,3 millions d'euros de bonus l'an dernier, pour un salaire de base de 1,3 million annuel.
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