Une nouvelle bibliothèque numérique est née

Après Europeana et le projet privé Google Book, la Bibliothèque numérique mondiale (BNM) a officiellement ouvert ses portes hier. Sur ce nouveau site accessible à l'adresse www.wdl.org (wdl pour « world digital library ») l'internaute accède à une quantité de documents originaux numérisés ? des sons, des manuscrits, des images, des gravures, des films ? du monde entier et en 40 langues différentes. Pour le moment, le site, encore très pauvre en contenu, est disponible en sept langues, dont l'anglais, le français, l'arabe, et le russe.Contrairement à la bibliothèque européenne et Google Book, qui ont numérisé des millions d'ouvrages, ce nouveau projet ne prétend pas à l'exhaustivité du savoir, mais a pour ambition de constituer une sorte de mémoire du monde. « Cette bibliothèque n'a pas tellement comme objet les livres en soi. Il s'agit de sélectionner les documents dits ?primaires?, ceux qui ont une importance fondamentale pour le pays lui-même. L'objectif est de réunir des biens culturels dispersés un peu partout », a expliqué le directeur de la bibliothèque du Congrès américain, James Billington, qui a porté le projet auprès l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) en 2005.une base de 1.250 articlesDans les documents français, on peut trouver le discours original de Léopold Sédar Senghor au lendemain de son élection à la présidence du Sénégal, une version de « la Marseillaise » enregistrée à la fin du XIXe siècle ou une partition de « Carmen », l'opéra de Georges Bizet. Chaque pays va pouvoir ainsi compléter son fonds documentaire numérique, à l'image de la bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, également partenaire. « Certains des éléments fondamentaux de notre culture se trouvent en Europe ou aux États-Unis. Ils seront réunis avec nos documents », a indiqué son porte-parole.Pour l'instant, le site, développé par la Librairie du Congrès, son principal investisseur et pourvoyeur de documents, contient seulement 1.250 articles, une base appelée à s'élargir sans entrer en concurrence avec Europeana ou Google Book. « Une partie des documents d'Europeana pourra être intégrée dans la Bibliothèque numérique mondiale », a indiqué le directeur de la Bibliothèque nationale de France, Bruno Racine.Outre l'Unesco et la Librairie du Congrès, une trentaine de bibliothèques nationales (dont la Chine, la France et la Russie) sont associées au projet ainsi que des fondations et des entreprises privées. Parmi les donateurs, Microsoft à hauteur de 1 million de dollars, et Google, qui a signé un chèque de 3 millions. « C'est un apport uniquement financier », a indiqué James Billington, rejetant toute implication d'ordre technique de la part du moteur de recherche. Dans le monde de la culture, Google suscite la méfiance. Il a constitué Google Book en numérisant ? gratuitement ? les fonds de bibliothèques américaines et européennes, prenant lui-même le rôle de gardien du savoir, à la place d'organisations publiques.
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