Sarkozy,

En majest頻? La formule est dans la bouche de la plupart des élus, de droite comme de gauche, et des commentateurs pour le discours que Nicolas Sarkozy prononce cet après-midi devant le Parlement réuni en congrès à Versailles, une première rendue possible par la révision de la Constitution du 21 juillet 2008. À l'Élysée, on insiste sur le ton « solennel » que le chef de l'État entend donner à l'exercice censé rapprocher le président français du président américain et des « discours sur l'état de l'Union ».Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on souligne que, même si l'heure n'est pas encore à la « sortie de crise », le chef de l'État aura à c?ur de délivrer sa « vision de la sociét頻 et de faire des « propositions », de « tracer de nouveaux horizons ». Si l'Élysée exclut tout « changement de cap », certains évoquent tout de même des « choix stratégiques forts ». Notamment sur la question de la réforme des collectivités territoriales, que Nicolas Sarkozy juge primordiale à un moment où, crise oblige, l'État cherche à réaliser des économies substantielles.« état de grâce »Nicolas Sarkozy entend aussi aborder un vaste chapitre sur « la vie après 60 ans », qui devrait lui permettre de clarifier sa position sur l'âge de la retraite, l'emploi des seniors ou la création d'un « cinquième risque » de l'assurance-maladie pour traiter les problèmes de dépendance. Il devrait évidemment parler de la politique environnementale, notamment de la taxe climat, car la percée des listes Europe Écologie aux européennes du 7 juin a redonné du lustre aux thèses défendues par les Verts. Le chef de l'État devrait enfin donner sa position sur le port du voile intégral en France.Face à cette nouvelle démonstration de force de Nicolas Sarkozy, l'opposition s'est une nouvelle fois divisée : socialistes et radicaux de gauche écouteront le président mais ne participeront pas au débat qui suivra, et ce d'autant plus que Nicolas Sarkozy aura lui aussi quitté Versailles après son intervention. Communistes et Verts boycotteront toute la séance dont ils ont estimé le coût entre 500.000 et 1 million d'euros, ce qu'ils jugent choquant en temps de crise.Depuis le succès de l'UMP aux européennes, et la débâcle du Parti socialiste et du Modem, Nicolas Sarkozy dispose d'une marge de man?uvre sans précédent pour poursuivre et amplifier les réformes promises depuis son élection il y a deux ans. Le chef de l'État a certes étudié les résultats du 7 juin à la loupe : si le « noyau dur » de son électorat tient bon, les réserves en voix de la majorité UMP-Nouveau Centre et MPF sont faibles, surtout dans la perspective d'élections à deux tours, régionales en 2010 et présidentielle en 2012? Et aussi du fort niveau d'abstention, notamment dans les classes populaires et chez les jeunes. C'est la raison pour laquelle il a appelé les siens à ne pas céder au « triomphalisme » en leur expliquant qu'ils n'avaient « pas plus de biceps » après le 7 juin qu'avant. Mais Nicolas Sarkozy juge tout de même qu'il bénéficie depuis les européennes d'un léger « état de grâce », comme en témoignent les sondages publiés ces derniers jours : plus neuf points de popularité pour TNS-Sofres, plus sept pour Viavoice, quatre pour CSA et trois pour Ipsos.Une fois posés à Versailles les jalons de la nouvelle étape du quinquennat, Nicolas Sarkozy procédera dans la foulée au remaniement du gouvernement. Avant de se rendre en Martinique et en Guadeloupe pour un déplacement sans cesse reporté depuis la crise sociale de l'hiver dernier.
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