« Nous misons sur un retour de la confiance »

Péter Balázs, ministre des Affaires étrangères de Hongrie« La Tribune». Le récent scrutin européen a parfois été utilisé pour « sanctionner » les gouvernements en place, est-ce le cas en Hongrie ?Péter Balazs. En fait, au-delà du faible taux de participation (36 %), ce qui est préoccupant, c'est la montée en puissance de l'extrême droite, qui enverra trois députés au Parlement européen. Certes, l'impact est limité, au sens où ces trois personnes auront une voix très faible à Strasbourg. De plus, cela ne change pas la composition du Parlement en Hongrie. Cela dit, cette montée en puissance d'un mouvement populiste, nationaliste et anti-Rom, soutenu surtout par une population jeune ? alors que nous aurons des législatives l'an prochain ? est de nature à créer des difficultés.Craignez-vous que cette perte de vitesse du parti au pouvoir et la montée de cette opposition populiste rendent plus difficile la réalisation des réformes nécessaires pour assainir les comptes de la nation ?Je pense plutôt à des problèmes d'ordre diplomatiques avant tout, d'autant qu'il existe des partis du même type chez nos voisins. Quant aux réformes économiques, elles sont déjà sur les rails. Il s'agit de faire trois choses en même temps : gagner plus, dépenser moins et relancer l'activité. Ce qui veut dire taxer plus ? or nous avons entamé une réforme profonde de la fiscalité, en augmentant le poids des impôts pour les riches et les propriétaires. Et nous avons déjà réduit les dépenses publiques. Ce n'est pas fini : par exemple, je dois pour ma part encore fermer une vingtaine d'ambassades. Enfin, pour ce qui est de relancer l'activité ? sans grands moyens ? nous misons surtout sur un retour de la confiance chez les investisseurs, qui se fait déjà jour. L'autre source d'espoir tient aux fonds européens, que nous voulons utiliser dans les meilleures conditions possibles pour doper l'économie. Propos recueillis par Lysiane J. Baudu et Claire Fallou
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