Chute des flux de capitaux vers le Sud

développementLe choix de tripler les ressources du FMI lors du G20 de Londres, le 2 avril, répondait à deux urgences?: s'assurer que l'institution financière aurait les moyens de faire face à une aggravation de la crise et se substituer temporairement au tarissement des capitaux privés. La crise financière et l'aversion pour le risque ont provoqué un assèchement des flux de capitaux vers les pays en développement. Ces flux sont passés de 1.200 milliards de dollars en 2007 à 707 milliards en 2008 et devraient tomber à 363 milliards de dollars en 2009, selon un rapport de la Banque mondiale, Global Development Finance.Ce coup d'arrêt est inquiétant, notamment pour les pays affichant un fort endettement extérieur. L'essentiel des 1.200 milliards de dollars levés par les banques et les entreprises des pays en développement sur les marchés de capitaux entre 2003 et 2007 arrive aujourd'hui à maturité. « De nombreux pays vont rencontrer des difficultés pour répondre à des besoins de financement estimés à 1.000 milliards de dollars en 2009, soit 600 milliards de plus qu'en 2003 », estime la Banque mondiale. D'autant que le coût moyen des emprunts est passé de 6,4 % avant la crise à 11,7 % aujourd'hui.Un certain nombre de pays (Biélorussie, Géorgie, Hongrie, Islande, Lettonie, Pakistan, Roumanie, Serbie et Ukraine) ont déjà bénéficié du soutien du FMI. L'institution financière négocie aussi avec le Pakistan. réserves de changesLe FMI a également accordé à la Pologne, au Mexique et à la Colombie des lignes de crédit modulables sur lesquelles ils peuvent tirer à tout moment si nécessaire. De nombreux pays ont vu leurs réserves de changes baisser de plus de 20 % depuis septembre. La Banque mondiale a recensé 18 pays dont les réserves représentent moins de quatre mois d'importations. Mais le principal point d'interrogation porte sur la capacité des entreprises à faire évoluer leur dette. Plus de 700 groupes de pays en développement se sont financés sur les marchés de capitaux entre 2002 et 2007 et près de 3.000 ont contracté des prêts bancaires syndiqués. Ils vont devoir rembourser les trois quarts de la dette à moyen et à long terme arrivant à échéance cette année, selon la Banque mondiale. Ces difficultés pèsent enfin sur les échanges commerciaux. La Banque mondiale rappelle qu'en 2007, la moitié des émissions de dettes à court terme de la Chine (133 milliards de dollars) a financé les exportations du pays. Xavier Harel
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