Les services à la personne, générateurs d'emplois

Vieillissement de la population, natalité dynamique, urbanisation, travail des femmes : les services à la personne sont un secteur en pleine expansion. En 2005, le plan Borloo prévoyait la création de 500.000 emplois sur trois ans. Quatre ans après un essor inédit, le marché des services à la personne est aujourd'hui rattrapé par la crise, qui? freine sa progression à deux chiffres.« C'est un secteur en croissance, y compris en 2009 même si l'on va pouvoir observer un tassement de l'activité au regard de 2008. Le secteur est toujours créateur net d'emploi, le seul secteur qui reste positif », assure le directeur général de l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), Bruno Arbouet. Un domaine dans lequel la croissance a été la plus forte au cours des quinze dernières années en matière de création d'emploi. Même position dans l'entourage du secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez. « On ne sera peut-être pas sur une tendance de 100.000 emplois par an au plus fort de la crise mais il est déjà satisfaisant, en cette période, d'avoir un secteur qui en crée. » Alors que les chiffres de 2009 ne sont pas encore publics, Bruno Arbouet reste discret : « Nous ne serons plus dans une croissance à deux chiffres comme en 2008 [10 %, Ndlr] mais une hausse significative est attendue. » Aujourd'hui, les services à la personne représentent 15,6 milliards de chiffre d'affaires en 2008, 2 millions d'emplois et 1,370 million d'heures de travail dispensées. Il en existe trois types : les services à la famille (garde d'enfants, soutien scolaire?), les services de la vie quotidienne (travaux ménagers, livraisons de repas à domicile?) ainsi que les services aux personnes dépendantes (assistance aux personnes âgées, handicapées?).La crise n'a pas le même effet sur chacun des segments de ce marché. Alors que les services de garde d'enfants et d'aide à domicile surfent sur le haut de la vague, le soutien scolaire est en baisse. Numéro un du soutien scolaire, Acadomia, dont la croissance annuelle s'élevait entre 15 et 20 %, va subir cette année, pour la première fois, une croissance proche de zéro. Le directeur général d'Acadomia, Philippe Coléon, y voit plusieurs explications : « Notre secteur a souffert d'une position ferme de l'Éducation nationale. Xavier Darcos a eu une politique offensive en matière de parascolaire (stage pendant les vacances, soutien scolaire au sein des établissements, cahiers de vacances en ligne). Cela a provoqué un attentisme chez les parents. » Autre explication, le chèque emploi-service universel (Cesu), qui « légalise un peu le marché au noir et n'aide pas à la professionnalisation des secteurs ».essentielChez O2, le réseau spécialisé dans le ménage et la garde d'enfants, pas d'inquiétudes. Le chiffre d'affaires de 26,5 millions d'euros en 2008 devrait bondir à 43-45 millions pour 2009. « La crise agit comme un amplificateur entre les bonnes et les moins bonnes entreprises de services, certaines ne survivront pas. Mais les clients continuent à avoir recours aux services à la personne », affirme le PDG de la société O2, Guillaume Richard. Pas de crise non plus pour les services d'aide aux personnes dépendantes ou âgées. Chez Coviva, le numéro trois dans le domaine, le chiffre d'affaires de 1 million en 2008 progresserait de 3,8 % en 2009. « Nous ne sommes pas perçus comme un service d'agrément mais comme un service essentiel. Pas de baisse car nous sommes dans l'aide aux personnes âgées », note le président de Coviva, François-Xavier Carpentier.Les services à la personne se situent sur un marché de l'offre qui explose mais dont le modèle, jeune, se cherche encore. « La période fait naître des interrogations. Le secteur doit réfléchir et se structurer », estime Philippe Coléon.
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